Nous connaissons depuis longtemps le Sporting Club de Bastia, fondé en 1905 et professionnel depuis 1965. Il y a aussi l’Athletic Club d’Ajaccio, fondé en 1910 et professionnel de 1965 à 1974 et depuis 1998. Mais le grand public va maintenant découvrir en Ligue 1, le Gazélec Ajaccio, fondé en 1910 et professionnel depuis seulement 2012.
Mais avant d’en arriver là, le club le plus populaire d’Ajaccio, des présidents François Tagliaglioli et Olivier Miniconi, a vécu une longue et grande histoire. Récit.
Le Gazélec est à l’origine le club corporatif d’EDF-GDF (Gaz – Elec). En 1960, le Gazélec fusionne avec le FC Ajaccio et devient le Gazélec Football Club Ajaccio qui fut le club phare de la ville pendant de très nombreuses années. Au début des années 1970, les rivaux de l’Athletic Club (ACA) et le Gazélec (GFCA) sont à deux doigts de s’entendre pour une fusion. Mais cela ne se fera pas. Jusqu’en 1996, le GFCA fut un club phare du monde amateur. C’est aussi en 1996, que le Gazélec fusionnera avec un autre club, l’Olympique d’Ajaccio pour devenir le Gazélec Football Club Olympique d’Ajaccio (GFCOA).
– La LFP faisait déjà des siennes en 1999 –
En 1999, après avoir gagné le droit de monter en Ligue 2 (Division 2 à l’époque) sur le terrain, la LFP (Ligue de Football Professionnel) interdit le club de monter à cause d’un règlement stupide. Il est interdit à une ville de moins de 100 000 habitants de compter 2 clubs professionnels. Une règle qui sera abrogée peu de temps après. Dans ces périodes difficiles, le Gazélec voit également l’Athlétic lui passer devant dans la hiérarchie des clubs Ajacciens.
Les années 2000 sont faites de difficultés financières et de stagnations entre le National et le CFA. C’est seulement en 2011-2012, que le Gazélec parvient pour la première fois à se hisser en Ligue 2. Mais l’expérience sera courte, redescendant dès la fin de sa première saison. Mais ces Corses ont du caractère et remonteront aussitôt en Ligue 2.
Au début de cette saison 2014-2015, l’objectif est de se maintenir en Ligue 2 pour pérenniser le club mais aussi de gagner les derbys. Ce qui sera le cas au stade François-Coty (Athletic) mais pas dans leur stade de Ange-Casanova. Finalement peu importe, les hommes de Thierry Laurey, arrivé au club en 2013, surprennent tous les “gros” clubs de ce championnat de Ligue 2 pour créer l’exploit de finir sur le podium et d’accéder à la Ligue 1.
Comme il y a peu de hasard dans le football ce succès est dû à un formidable travail de fond. La gestion de ce club est bonne et stable. Côté terrain, l’équilibre du groupe est excellent et son recrutement est intelligent. David Ducourtioux, Grégory Pujol et Jérémy Bréchet tous plus de 35 ans sont arrivés pour apporter talent et de l’expérience au sein d’un groupe déjà plein de belles promesses. Khalid Boutaïb, Mohamed Larbi, Amos Youga seront à surveiller de prêt pour les autres clubs de Ligue 1.
Le plus petit budget de Ligue 2 (5 millions) s’apprête donc à recevoir l’OM, le PSG et consorts.
Et cette fois, la LFP ne pourra pas gâcher le bonheur d’un petit club devenu grand.