Tout va très vite dans le monde du football, c’est un adage bien connu et qui a encore une fois prouvé sa véracité cet été. Plus fou que jamais, le mercato a enflammé tous les cœurs des passionnés de ballon rond. Mais il y a un endroit où le changement a été encore plus radical. Une ville qui respire au rythme de son club et qui vient de se voir offrir un nouveau souffle.
L’Olympique de Marseille a su complètement renouveler son effectif en moins de trois mois tout en améliorant la qualité intrinsèque de l’équipe. Une prouesse que peu d’observateurs croyaient possible, et pourtant. Comment donc Pablo Longoria a réussi dans un club qu’on disait en perte de vitesse et d’attractivité ? Ce succès dans le recrutement met-il en lumière les lacunes passées ? C’est ce que nous allons voir.
Une Ligue 1 en crise
Dans un championnat que l’on dit souvent bien plus faible que les deux mastodontes en Angleterre et en Espagne, il n’y avait guère de grosses concurrences à Paris ces dernières années. Alors certes, Lille est le champion en titre, mais le club semble plus vendre les joueurs qu’en acheter et ce constat de faits est valable pour tous les clubs, hormis celui de la capitale.
Cette stratégie partagée est simple sur le papier : faire de la Ligue 1 un championnat de développement et ainsi revendre les bons joueurs à des clubs prestigieux avec une plus-value non-négligeable au passage. Le projet était beau et utopique, mais avec le Brexit, tout est tombé à l’eau et les “vaches à lait” que constituaient les clubs anglais avec leurs centaines de millions d’euros de budget ne sont plus preneurs. La panique a alors régné dans presque tous les clubs.
Pendant ce temps, Pablo Longoria semblait faire avancer des dossiers en vue de la reconstruction de l’OM.
Une crise interne qui faisait peur
Les supporters avaient pourtant du mouron à se faire. Entre les rumeurs de vente, la démission d’André Villas-Boas, et des mercatos catastrophiques les trois dernières saisons, l’avenir n’était pas radieux sur la Canebière. Quand on se souvient de la difficulté pour recruter des joueurs, dont le grand attaquant, on pouvait se méfier. Les dirigeants disaient que le club ne faisait plus rêver, qu’il était difficile de recruter des bons joueurs. Et donc, aucun risque n’était pris.
Alors, quand les commentateurs de l’actualité footballistique avaient peur il y a quelques mois devant la perte de pas moins de 11 joueurs, on ne pouvait pas les blâmer.
Moins de communication, plus d’actions
Pablo Longoria, lui, a toujours assumé cette refonte et semblait confiant depuis le début. Ce qu’on prenait pour une posture est vite devenu réalité avec des signatures dès la fin de saison dernière. L’espagnol semble être un génie du scouting. Le mercato est une histoire de bluff, d’observation, et de mise.
Longoria semble jouer avec les principes du mercato avant tout car il connaît parfaitement le milieu et a su tisser un réseau solide. Comme un professionnel qui “connaît parfaitement les règles du poker” et peut, dès lors, se concentrer sur le jeu, le président de l’Olympique de Marseille n’a pas eu besoin de construire la base nécessaire à un bon mercato. Les observateurs, les statisticiens, les notes et les contacts avec les agents, ils les avaient préparés en amont.
Et cela change tout. Le plan était clair, plusieurs joueurs avaient été observés pour le même poste afin de ne pas se retrouver sans solution si la signature du premier choix venait à capoter. Une stratégie simple et maline. Et puis, il y a aussi eu le changement de profil des joueurs. Plus de noms ronflants comme Kevin Strootman, mais des petits jeunes avides de faire leurs preuves et des joueurs venus du continent américain, souvent moins chers que les joueurs évoluant en Europe.
Gerson et Luan Pierres par exemple sont tous deux des joueurs expérimentés qui viennent du Brésil. Du côté des jeunes, il y a autant des anciens grands espoirs qui tentent de faire décoller leurs carrières que des jeunes issus des meilleurs centres de formation. Dans la première catégorie, on peut citer Cengiz Ünder ou encore Guendouzi tous deux en prêts avec options d’achats. Dans la seconde Konrad de la Fuente, petite perle de La Masia, le centre de formation barcelonais qui enchante les supporters depuis son arrivée.
Inattendu rime avec football
Le chemin était donc semé d’embûches pour Pablo Longoria. Un marché tendu, un club en difficulté financière, et une attractivité en berne. Pourtant, le nouveau président de l’Olympique de Marseille a dors et déjà rempli son pari en palliant à la perte de 11 joueurs. Le tout, en faisant un recrutement prometteur en étroite collaboration avec entraîneur Sampaoli, réputé pour son système de jeu original et physiquement très contraignant.
Un an plus tôt, l’OM était promis à la vente et l’ambiance était au plus mal entre la direction incarnée par Jacques-Henri Eyraud et les supporters. Tout va vite, et la saison nous réserve encore de multiples surprises. C’est ça, aussi, ce qu’on appelle la magie du football.