Qu’il est loin le temps du premier match professionnel de “Titi” ! Une éternité depuis ce 31 août 1994 contre l’OGC Nice. Après une carrière longue de plus de 20 ans, Thierry Henry, le passionné, vient d’annoncer qu’il mettait un terme à sa carrière de footballeur professionnel.
L’heure est donc aux bilans et aux classements subjectifs. A quel niveau se situe Thierry Henry dans la hiérarchie des plus grands footballeurs français ?
Difficile à dire. Comme il est tout autant difficile de faire des comparaisons entre joueurs surtout pour des postes et des générations différentes. Pourtant ce qui est sûr c’est que l’Antillais (Père venant de la Guadeloupe et Mère de la Martinique) est de la trempe des plus grands footballeurs Français. Dans un onze type Français, il sera bien sûr aux côtés des Zidane, Platini, Kopa, Fontaine et consorts. Après, savoir s’il est premier, deuxième au troisième … on s’en fout !
L’important est de de respecter l’immense carrière d’Henry et de le remercier pour tout le bonheur qu’il a pu nous apporter sur les terrains de football.
Attaquant depuis son plus jeune âge, il aura contribué à l’évolution du poste d’Attaquant. Joueur de couloir (gauche) à ses débuts à Monaco, il se rapprochera de l’axe de l’attaque à Arsenal. Son principal atout aura été sa vitesse et surtout sa vitesse balle au pied. Très rares sont les joueurs capables d’aller aussi vite tout en maitrisant la conduite du ballon. Il prouva au monde du foot qu’on pouvait marquer beaucoup de buts sans être un buteur obnubilé par les cages adverses. Il aime bouger sur le front de l’attaque, participer activement au jeu de l’équipe, décrochant de sa position de base pour récupérer des ballons. Durant toutes ces années, il se créa même “sa spéciale” : une frappe enroulée du plat du pied droit allant se loger dans le petit filet (ou la lucarne) gauche du gardien adverse.
20 ans de carrière … chapeau l’artiste ! Après une formation en région Parisienne, il rejoint l’AS Monaco où il débutera en pro.
Puis Thierry Henry c’est ça :
– Par Thibault Lefèvre –
Son histoire avec l’équipe de France est elle aussi fantastique. Meilleur buteur de l’histoire des Bleus avec 52 buts, il restera à jamais le premier joueur Français à avoir participé à quatre Coupes du Monde. Il en rapportera une, en 1998 et une finale en 2006. Il remportera également un championnat d’Europe en 2000.
Mais comme souvent en France il y a aussi des choses dont les Français se souviendront en premier. N’étant pas le sportif Français le plus populaire dans son pays, son image sera toujours entachée de deux épisodes … malheureux. La fameuse main décisive pour William Gallas lors du match qualificatif pour la Coupe du monde 2010 face à l’Irlande. Et cette diabolique coupe du Monde en Afrique du Sud dans le marasme qui entoura cette équipe de France. Finir sa carrière en équipe de France sur l’épisode Knysna hantera sans doute toujours ses nuits, surtout après avoir vécu France 98.
Henry fait certainement partie des trois meilleurs joueurs français de l’histoire avec Zinedine Zidane et Michel Platini mais ce qui aura été toujours marquant chez ce mec c’est sa passion pour son sport, pour son métier. Henry jouait au foot car il aimait cela, car il avait envie d’être sur terrain ou dans le vestiaire avec ses coéquipiers. Son but était de prendre du plaisir et d’en faire prendre aux spectateurs.
Henry est-il mal aimé des Français ?
Pas facile à dire mais ce qui est sûr c’est qu’il n’a pas cherché à se rendre populaire pour avoir une bonne image. Il est simplement resté naturel sans vouloir jouer avec son image en dehors du terrain. Du coup, certains l’accusent d’être arrogant. Ne serait-il pas plutôt introverti ? Cette image ne lui a pas forcement réussi en France, par contre en Angleterre, il était et reste encore aujourd’hui très populaire. Vous en connaissez beaucoup des joueurs qui ont une statue devant un stade ?
Et à la question, Thierry Henry a t-il été un leader, particulièrement en équipe de France ?
La meilleure réponse vient de la personne qui l’a fait débarquer sur le rocher, Arnold Catalano : Ce n’est pas une grande gueule mais il est très intelligent. Ce n’est pas un individualiste, ni un égoïste. S’il avait eu cette mentalité, il aurait été un attaquant complétement différent. Par exemple, il n’a jamais été obnubilé par marquer des buts. C’est un joueur qui marque mais pas un buteur. Ce n’est pas sa mentalité et ce que vous montrez sur le terrain, souvent ça se retrouve dans la vie. On ne l’a jamais dit, mais je crois que son modèle dans le jeu c’est Johan Cruyff. Dans sa philosophie, c’est lui. Celui qui fait jouer tout en étant efficace. Cruyff est unique mais je crois qu’il aurait aimé être vu comme un joueur de ce type. Un vrai leader !
Thierry Henry vient donc de ranger ses chaussures à crampons. Restera plein de souvenirs :
Les gamins de 98, avec son pote Trezeguet– 4 Coupes du monde, 17 matches, 2 finales, 1 titre
8 ans à Arsenal, 228 buts, un toutes les 122 minutes