Dans le domaine du sponsoring, des droits télé et autres sources de financement, la Premier League est une référence dans le monde du football. Aucun autre championnat de football ne peut lutter avec nos amis Anglais.
Pourtant, la Ligue 1 ne doit pas rendre les armes, il sera difficile d’atteindre le même niveau mais il y a néanmoins les moyens de faire beaucoup plus qu’on ne fait aujourd’hui. De nombreuses différences empêchent les clubs de Ligue 1 de lutter équitablement mais c’est surtout le manque d’ambition de la ligue 1 (des clubs mais aussi de la FFF ou LNF) qui ne permet pas de se dédévelopper suffisamment économiquement.
Quel est l’impact du sponsoring et des droits TV pour un club ?
Le sponsoring comme les droits TV sont des facteurs qui permettent de voir la bonne santé d’un championnat et d’un club. Concernant le sponsoring, le choix d’un sponsor n’est pas chose facile. L’objectif est d’apporter un maximum d’argent mais il doit également coller à l’image et ne surtout pas nuire au club. Si l’image et l’argent qu’apporte un sponsor sont bien utilisés, ils permettront de démultiplier les revenus. Le développement économique d’un club de football passera obligatoirement par trois axes : Les résultats sportifs, les sponsors et les droits TV.
Les Anglais et leur championnat de Premier League l’ont bien compris. Les droits télé sont astronomiques et les contrats de sponsoring ne cessent d’augmenter. La Premier League est sur une autre planète. Seuls les Espagnols résistent un peu mais seulement grâce au FC Barcelone et au Real Madrid.
La Premier League a depuis 2004 un partenariat avec la société Barclay qui lui a permis de se développer pendant de nombreuses années. Actuellement, ce partenariat rapporte environ 55 millions d’Euros au championnat Britannique. Un partenariat qui va d’ailleurs s’arrêter à la fin de la saison 2015-2016 par le choix du Board de la Premier League. Ce dernier préférant développer ces autres partenariats et ne pas dépendre d’un seul gros sponsor. Preuve de la puissance de cette institution.
Concernant les droits télé de la Premier League, qui ont été renégociés récemment, ce sont les chaînes Sky et BT (British Telecom) qui détiennent dorénavant les droits jusqu’en 2019. Chaque match rapportera environ 10 millions d’Euros, que ce soit un Manchester United – Chelsea ou un Watford – Southampton. Les gros clubs Anglais tels Manchester United, Arsenal, Liverpool portent la Premier League et lui permettent d’être reconnue et vendue dans le monde entier. Avoir des fans sur toute la planète permet de vendre des maillots et d’attirer les grandes sociétés qui seront ravies de voir leur nom sur ces maillots. Associer son nom à un club qui a une bonne image c’est tout bénéfique. Du coup, tout le monde en bénéficie, même les petits clubs. Les droits TV étant bien équilibrés entre les gros et les petits chez nos amis Britanniques, tout le monde a le sourire. Ainsi, 50% des droits TV sont répartis équitablement, 25% sont liés au classement et 25% dépendent du nombre de matches où le club a été diffusé. Sans oublier les droits TV à l’étranger qui viennent s’ajouter et qui ne sont pas négligeables.
Pour résumer, un club de Premier League recevra au minimum 110 millions d’Euros de droits TV par an et pas moins de 8 millions d’Euros en ce qui concerne les sponsors maillots. Cela permet ainsi à un club comme Bournemouth d’avoir un budget environ 100 millions d’Euros. Le promu a d’ailleurs tout compris en allant chercher un sponsor à la mode dans le monde du sport, les sites de pari en ligne. Casino.com (casino en ligne), appartenant au groupe Mansion, s’associe donc à la bonne image du “petit” club qui réussi, Bournemouth. C‘est aussi le cas avec un autre promu, Norwich. Ce dernier possède un partenariat efficace avec Aviva (le groupe d’assurance) . Pour faire un peu peur, quelques chiffres des sponsors maillots des gros de Premier League : 60 M€ à Manchester United avec Chevrolet (des voitures), 35 M€ à Arsenal, 25 M€ à Liverpool, Tottenham et Manchester City.
Pourquoi un tel écart de niveau avec la Ligue 1 ?
Régulièrement les instances (FFF et LNF) tentent de mettre en place des mesures pour relancer la Ligue 1 mais c’est souvent des “mesurettes” politiques qui n’aident pas le football Français. Le gouvernement n’aide pas non plus le sport de haut niveau en France avec, par exemple, la taxe à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d’euros. Mais la plus grande difficulté c’est sans doute la culture sportive des Français qui n’est pas au niveau de nos voisins. Le rapport à l’argent est également un frein dans notre pays. On préfère régulièrement un “petit” qu’un “gros” et quand un “gros” domine pendant plusieurs années, les Français s’en lassent !
Quand on comprend ceci, on comprend que la Ligue 1 part de plus loin que les autres championnats. Et même avec plus de spectacle, de buts, de joueurs de top niveau, de stades agréables et pleins, etc… il n’est pas sûr que les sponsors se jettent sur la Ligue 1.
L’image de la Ligue 1 n’est pas bonne. Peu attractive, elle est, du coup, peu valorisée. Aujourd’hui, seul le PSG surnage. Mais il y arrive grâce à une stratégie”à l’Anglaise”. Le club Parisien possède un partenariat avec Emirates pour être son sponsor maillot. Contrat renouvelé et qui rapporte environ 25 M€ par an au PSG (Partenariat qui existe depuis 2005 mais qui est passé de 5 M€ à 25 M€). Ce partenariat est digne des Anglais !
Derrière c’est le vide, Lyon (remporte environ 6 M€ avec son sponsor Hyundai et Marseille touche environ 7 M€ avec Intersport.
Pour les droits TV, cela représente 607 M€ pour les saisons de 2012 à 2016 et seront de 748 M€ à partir de 2016 (jusqu’à 2020). BeIN Sports et Canal+ se partageront les retransmissions.
Coté budget, c’est encore le grand écart. Quand le plus petit d’Angleterre se rapproche de 100 M€, en Ligue c’est 22 M€ pour le SC Bastia. Le PSG surnage encore avec un budget de 490 M€.
Pour finir, quand un salaire moyen en France et de 45000 euros bruts mensuel (environ 35000 euros net), c’est presque de l’argent de poche pour un joueur de Premier League qui en moyenne touche 150 000 euros brut mensuels.
Rien n’est perdu pour la Ligue 1, si l’on se persuade que c’est possible !