Sidney Govou est un vrai fan de football. Formé à l’Olympique Lyonnais, sept fois champion de France de Ligue 1 et international Français, il nous raconte son parcours et sa passion pour le football qu’il continue de pratiquer après la fin de sa carrière professionnelle. Interview d’un garçon attachant.
Qui es-tu Sidney Govou ?
Je m’appelle donc Sidney Govou, j’ai 39 ans et je suis né le 27 Juillet 1979 au Puy-en-Velay. D’origine Béninoise, j’ai grandi au Puy-en-Velay et depuis l’âge de 17 ans je vis à Lyon avec mes 3 enfants.
Raconte-nous ta jeunesse footballistique au Puy-en-Velay (Haute-Loire) ?
J’ai commencé le football très jeune. J’avais pour habitude de jouer avec mon grand frère Jules dans mon quartier. J’ai ensuite signé ma première licence à Brives-Charensac à 6 ans, une commune qui fait partie de l’agglomération du Puy-en-Velay. Le Foot pour moi à cette époque rimait avec amis et bons moments. Je n’avais pas encore réellement l’esprit de compétition. Ce qui comptait pour moi c’était de pouvoir m’amuser entouré de mes potes.
Tu débutes en club à Brives-Charensac puis au CO Le Puy. Pourquoi ces clubs ?
Le Club de Brives-Charensac car j’étais scolarisé à Brives. Par conséquent, mes amis jouaient dans ce club. J’ai signé au CO Le Puy en 17 Nationaux quand ils sont montés. Tous mes potes du lycée jouaient là-bas. Mon meilleur ami, Philippe Thiebault a insisté pour que je fasse partie de l’aventure alors j’ai accepté.
En 1993, tu rejoins l’Olympique Lyonnais. Les débuts ont été difficiles ?
C’était un nouveau monde pour moi. De plus, je me retrouvais loin de mon cadre familial. D’un point de vue psychologique, ça n’a pas été simple tous les jours de me retrouver seul sans mes parents, sans mes amis. D’un point de vue sportif, je faisais mon entrée dans un club professionnel avec sa concurrence, ses obligations et les entraînements au quotidien.
Est-ce que ton envie de faire des études (Bac S en poche et des envies de poursuivre à l’Université) ont compliqué ton intégration au centre de formation ?
Cela a été très compliqué de tout gérer mais c’était très important pour mes parents et surtout pour ma mère. Allier les séances d’entrainement et la présence sur les bancs d’école a été très difficile par manque de temps. Le minimum pour moi et l’une des conditions pour que je m’engage à l’OL était que j’obtienne mon Bac.
As-tu des regrets de ne pas avoir poursuivi dans ton rêve de devenir Kiné ?
Je n’ai que rarement des regrets. Quand je vois ce que le Foot m’a offert, comment en aurais-je ? Je souhaitais devenir kiné avant de comprendre que je pouvais faire carrière dans le football. Bien que devenir footballeur professionnel n’était pas du tout dans mes projets.
C’est comment le centre de formation de l’OL ?
Je ne l’ai connu que quelques semaines car je suis arrivé à Lyon à 17 ans, à l’aube de mes 18 ans. Une fois majeur, j’ai eu mon appartement en collocation avec deux autres membres de l’équipe et amis, David Mounard et Jimmy Ratignier.
A 19 ans, tu débutes avec l’équipe première. C’est “la classe” ?
La classe, je ne sais pas, en tout cas c’était impressionnant pour moi. Mais j’ai toujours su garder la tête froide. Je continuais de jouer au football comme je savais le faire sans me mettre de pression.
Ensuite tout s’enchaîne, les matchs comme les buts (sans oublier les passes décisives) ?
L’Olympique Lyonnais est un club où je me suis toujours senti bien et où j’ai eu la chance de jouer avec de très grands joueurs. A l’époque, nous étions souvent les favoris, on nous craignait que ce soit en Ligue 1 ou même en Ligue des Champions. Dans ces conditions, il est facile de donner le meilleur de soi-même, pour soi mais avant tout pour l’équipe, le staff, les supporters… pour la famille du foot.
Sept titres de champion de Ligue 1, cela te procurent quelles sensations encore aujourd’hui ?
Toujours une immense fierté. 7 titres de suites, c’est juste énorme et chaque titre restera un souvenir encré à jamais.
Et la Ligue des Champions, c’est comment ?
La Ligue de Champions reste l’une des plus belles compétitions au monde. Des rencontres qui nous opposaient aux plus grands clubs. La motivation est à son maximum. C’est une aventure extraordinaire !
Des regrets de ne pas avoir réussi à atteindre les demi-finales, face au Milan AC et la finale, face au Bayern ?
On a toujours des regrets quand on perd des matchs et encore plus quand ce sont des matchs à qualification directe. Bien sûr qu’on aurait aimé aller plus loin, jusqu’à la finale. C’est l’objectif quand on joue cette compétition.
Après 11 saisons à l’OL, tu pars (enfin) à l’étranger en Grèce (Panathinaïkos). Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt?
Je me sentais bien à Lyon, difficile de quitter sa famille. Après réflexion, j’ai bien fait. La carrière d’un footballeur professionnel n’est pas toujours simple à gérer. Pas toujours simple de se lancer dans de nouveaux challenges.
Tu aurais rêvé de quel championnat ?
Le championnat Anglais m’attirait beaucoup. Pour un attaquant, il fait toujours rêver.
Évian Thonon Gaillard, c’était une belle fin de carrière professionnelle ?
Oui, je garde de bons souvenirs de ce club où j’ai fait de belles rencontres. La fin a été un peu ternie par mes blessures mais je suis content d’avoir terminé ma carrière là-bas.
Pourquoi les États-Unis et le championnat de PDL en signant au FC Miami ?
Et pourquoi pas ! Il s’agissait d’un contrat de quelques mois qui m’a permis de découvrir Miami. C’était encore une fois une belle aventure et je suis content d’avoir pu la réaliser.
Que fais-tu actuellement ?
Je suis consultant pour Canal Plus. Je participe à plusieurs émissions comme le CFC, J+1 ou encore le Late Football Club. Je commente également des matches. J’interviens également pour des entreprises, associations, etc… afin de partager mon expérience. Le monde de l’entreprise est étroitement lié à celui du sport.
Entraîneur, c’est possible ?
Pour le moment cela ne m’intéresse pas mais je suis très investi dans le club du FC Limonest Saint-Didier pour lequel je suis conseiller technique.
Le foot c’est quoi pour toi, une passion ou une opportunité professionnelle ?
Le foot, pour moi c’est avant tout une passion et c’est devenu une opportunité quand je suis devenu professionnel.
Tu as parfois eu quelques écarts. Quels conseils donnerais-tu aux jeunes ?
Mon parcours atypique doit inspirer certains jeunes. Ce qui m’a permis de réussir c’est mon entourage familial au Puy, les études et après le plongeon dans le grand bain. Il ne faut pas aller trop vite, il existe plein de très bons clubs amateurs près de chez soi pour progresser tout en se faisant plaisir.
49 sélections en équipe de France, ce n’est pas rien ! Tu en es fier ?
Très fier même si j’aurais préféré une dernière sélection pour atteindre les 50.
Penses-tu encore à la finale de la Coupe du Monde 2006 ?
On ne peut pas l’oublier. Aller si loin pour la Coupe du Monde, quel souvenir ! On se refait le film, on imagine de nouveaux scénarios. Mais bon cela reste parmi les plus beaux souvenirs de ma carrière. En plus, ma famille était présente.
Et la Coupe du Monde 2010, est-ce que tu te dis que tu aurais pu aider le groupe à éviter Knysna ?
C’est un épisode encore douloureux aujourd’hui. J’ai même du mal à en faire la chronologie. Chacun a pris sa part de responsabilité en restant dans le bus ce jour-là. Cette histoire est le fruit d’une immense incompréhension et d’un gros manque de communication. Avec des “si” on refait le monde, alors est-ce que j’aurais pu aider à éviter. Je n’en sais rien.
Suis-tu le foot féminin ?
Je m’intéresse surtout à l’équipe féminine de Lyon dans laquelle mon amie Wendie Renard évolue.
Que penses-tu de la Ligue 1 d’aujourd’hui ?
C’est assez différent de mon époque, le football est devenu beaucoup plus technique. Il a évolué et c’est bien pour notre championnat. Je prends beaucoup de plaisir à le suivre.
Quel est ton plus grand souvenir de foot ?
Le premier titre de champion de France, sur et en dehors du terrain !
Pour définitivement bien te connaitre, “l’interview en un mot” :
Ton artiste : Denzel Washington
Ton sportif : Michael Jordan
Ta sportive : Wendie Renard
Ton film culte : Fight Club
Ta chanteuse : Jocelyne Beroard (chanteuse du groupe Kassav)
Ton chanteur : Bob Marley
Ton appli mobile : SNCF … grand voyageur !
Ta série TV : Docteur House
Ton acteur(rice) : Brad Pitt
Ton plat : Paella
Ton accessoire : Mon casque
Ton animal : Le Lion
Ton look de tous les jours : Basket – Survêtement
Ton style vestimentaire pour les sorties : Jeans – T-shirt
Dans ton dressing : De tout
Ta couleur fétiche : Bleu
Foot manager ou FIFA : Aucun