Olivier Frapolli, ancien joueur professionnel reconverti entraineur, nous raconte son parcours de footballeur professionnel et sa nouvelle passion pour le métier d’entraineur.
Qui es-tu Olivier Frapolli ?
J’ai 45 ans, je suis né à Hyères dans le Var et j’ai 3 enfants. J’ai passé ma jeunesse dans le sud de la France avant de partir pour le centre de formation du Toulouse FC. J’ai également fait des études jusqu’à l’obtention d’un BTS action commerciale.
Raconte-nous ta jeunesse footballistique à Vitrolles ?
J’ai commencé à jouer au Football à 5 ans avec mes frères. J’ai joué dans les 3 clubs de Vitrolles jusqu’à l’âge de 12 ans.
C’était sympa Aix en Provence (4 saisons) ?
Je suis parti à Aix en Provence pour évoluer à un niveau plus élevé. Ce fût un gros sacrifice pour mes parents qui faisaient les allers-retours entre Aix et Vitrolles pour m’amener 4 fois par semaine à l’entrainement, plus le match du week-end. C’était un rythme très intense entre ma scolarité, le foot et les déplacements. Très peu de place pour les distractions.
Pourquoi as-tu choisi le centre de formation de Toulouse plutôt que celui de Marseille qui été à côté de chez toi ?
J’ai choisi Toulouse car c’était le club qui me permettait de continuer mes études dans les meilleurs conditions : Bac B + BTS action Commercial + Tronc commun BEE1. C’était difficile de quitter ma famille mais c’était le prix à payer pour réussir. De plus, le TFC était un club formateur qui faisait confiance aux jeunes joueurs formés au club.
Aujourd’hui, penses-tu avoir fait le bon choix ?
J’ai fait quelques erreurs dans ma carrière mais pas celle-là. Toulouse était et reste toujours un excellent club formateur
« Intégrer un centre de formation est un vrai sacrifice à un âge où l’on veut s’amuser ! »
Raconte-nous la vie à l’intérieur d’un centre de formation ?
Je suis resté 5 ans au centre de Formation et cela reste un très bon souvenir même si c’était très dur. Un rythme élevé entrainement-cours. L’éloignement familial est aussi difficile à gérer. La discipline était omniprésente. Intégrer un centre de formation est un vrai sacrifice à un âge où l’on commence à vouloir sortir et s’amuser ! On devient très mature plus vite que les autres. C’est aussi une façon de tester le mental des stagiaires car très peu finissent par passer professionnel.
Tu joues ensuite en Ligue 2 à Perpignan, Poitiers, Beauvais, Martigues et Créteil ?
J’ai joué durant 3 saisons en D1 (Ligue 1) avec Toulouse (50 matchs) ce qui m’a permis de jouer en Équipe de France Espoir avec notamment Zidane, Thuram, Dugarry etc… Puis j’ai fait toute ma carrière en D2 (Ligue 2) avec plus de 250 matchs avec Perpignan, Poitiers, Beauvais, Martigues et Créteil pour finir.
« J’ai joué plus de 250 matchs de Ligue 2 »
Est-ce un avantage de bien connaitre la Ligue 2 comme joueur pour bien entrainer à ce niveau ?
J’ai arrêté de jouer en 2004 et j’ai entrainé en Ligue 2 en 2014 donc pas forcément un avantage de bien connaître la Ligue 2 comme joueur.
As-tu des regrets de ta carrière de joueur, comme pas avoir eu plus souvent ta change en Ligue 1 ou la Coupe d’Europe ?
J’ai un regret ! Celui d’être parti trop tôt de Toulouse en 1994. Le club voulait me prêter, j’ai accepté alors qu’en restant j’aurai fini par m’imposer et fait partie de la remontée du club en D1 (Ligue 1).
Quel club t’a laissé les plus grands souvenirs ?
Toulouse est le club qui a le plus compté en tant que joueur. J’ai découvert la 1ère division à 19 ans avec mon premier match au Parc des Princes contre le PSG. J’ai été sélectionné en EdF Espoir et joué contre le Marseille champion d’Europe, etc…
Tu as tout connu à Créteil (Joueur, Entraineur-Joueur, Entraineur adjoint, Entraineur principal). C’est peu commun ?
J’ai effectivement tout connu à Créteil pendant 8 ans. J’y ai fini ma carrière de joueur et débuté celle d’entraineur. Entraîneur-joueur en CFA2 puis entraineur et responsable technique (champion de CFA2 en 2006) puis entraîneur adjoint en Ligue 2 et National, avant de devenir entraîneur principal en National. Mon surnom était : « le pompier » car sauveur de la CFA2 et du National. J’adore les challenges à relever !
C’est Arthur Jorge qui t’a donné envie d’entrainer ?
Hélas, j’ai connu Arthur Jorge pas au meilleur moment de sa carrière mais cela reste un Grand Monsieur
Sénart-Moissy, c’est un choix surprenant pour un ancien joueur professionnel devenu entraineur ?
J’avais envie et besoin de continuer à entraîner après Creteil. Moissy était dernier en CFA et cherchait un entraîneur capable de le maintenir. Nous terminons 2ème sur la phase retour derrière Orléans qui me recrutera la saison suivante. J’ai passé 6 mois extraordinaire à Moissy. L’ambiance était familiale et il existait une cohésion incroyable au sein du club. Un très bon souvenir !
7 ans à l’US Orléans, c’est un peu devenu ta famille ?
7 saisons à Orléans, ça marque forcément et c’est assez rare pour être souligné. Je dois beaucoup à Paul Luccacci (ancien préparateur physique du club) qui s’est battu pour moi à un moment décisif.
Regrettes-tu que la fin se soit soldée pour un licenciement ou c’est la vie d’un entraineur ?
Même si cela fait partie du métier, c’est toujours difficile de ne pas aller au bout de l’aventure. C’est la première fois que cela m’arrive. Mais je suis fier de mon bilan avec 2 montées en Ligue 2, 1 titre de Champion et de meilleur entraîneur du National en 2014 avec un groupe fantastique. Le club avait quitté le Foot professionnel en 1992 et l’a retrouvé en 2014. Quand je suis arrivé en 2010, il sortait du CFA. Aujourd’hui il est en Ligue 2 et possède le statut professionnel depuis 3 ans. Le stade et les structures ont énormément évolué. Il y a un travail de qualité chez les jeunes et j’espère sincèrement qu’ils se maintiendront pour que ce club continue à se développer.Un entraîneur est toujours de passage dans un club. Le plus important est l’empreinte qu’il y laisse en partant et s’il a permis à ce club de grandir alors il a réussi sa mission.
Quel est ton style de Management ?
Je qualifierai mon management en 4 mots : EXIGENCE – HONNÊTETÉ – PLAISIR – COHÉSION. Je suis très exigeant envers moi-même donc forcément avec les personnes avec qui je travaille. Je m’appuie sur des valeurs immuables. Je souhaite que le vestiaire « vive » et vive bien. Je pense qu’un joueur pour bien s’exprimer doit évoluer dans un environnement sain. Enfin pour ma part le plus important reste le collectif et tous les joueurs doivent en avoir conscience. Je dis souvent : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »
Comment imagines-tu la suite de ta carrière ?
Il est toujours difficile de faire des plans de carrière quand on est entraîneur mais je souhaite continuer ma progression, aller le plus haut possible en restant fidèle à mes valeurs !
Entrainer à l’étranger est une possibilité ?
Entraîner à l’étranger est une réflexion à mener mais peut-être pas dans l’immédiat.
Toi l’ancien défenseur central, as-tu un regard plus critique sur ce poste ?
Effectivement en tant qu’ancien défenseur central je porte un regard particulier sur ce poste. Hasard ou coïncidence, J’ai souvent eu des équipes avec de bonnes défenses. Je pense que c’est le socle d’une équipe.
Que penses-tu de la Ligue 1 qui est souvent décriée ?
Je trouve qu’elle est injustement décriée ! Actuellement il y a des clubs avec des ambitions et des budgets très importants : PSG, Monaco, Lyon, Nice, Marseille. De plus, le foot français doit composer avec des contraintes fiscales différentes des autres championnats alors qu’il génère pour l’état des recettes, contrairement au cinéma qui est largement subventionné.
Et de l’équipe de France d’aujourd’hui ?
L’Équipe de France possède un grand sélectionneur qui a réussi partout où il est passé. La France possède de grands joueurs également. Aujourd’hui, elle joue réellement en équipe et la dynamique autour du groupe est positive. Cette équipe porte de belles valeurs, importantes pour notre société qui en a bien besoin.
Quel est le plus grand joueur avec qui tu as joué et l’adversaire le plus impressionnant ?
J’ai eu la chance de jouer avec 5 champions du monde : Barthez, Thuram, Candela, Dugarry et Zidane ! Les deux adversaires les plus impressionnants fut le PSG de Ginola, Weah, Ricardo, Valdo etc …et l’OM version champion d’Europe ! Je rajouterais aussi le FC Nantes avec Loko, Ouedec, Pedros, N’Doram et les autres.
Quel est ton plus grand souvenir de foot ?
J’en ai deux : mon premier match en professionnel au Parc des Princes contre le PSG. J’avais Angloma au marquage ! Puis la 3ème mi-temps avec les joueurs de l’OM quand ils sont venus au Stadium de Toulouse pour le dernier match de la saison avec le trophée de la Ligue des Champions, rien à envier aux rugbymans !
As-tu une exclue pour moi ?
Une anecdote plutôt. Lors d’un match Nîmes – TFC, je me blesse très gravement au thorax après un choc avec Alain Casanova, gardien du TFC à l’époque. Quelques jours après, Alain me rend visite à l’hôpital avec un petit cadeau : le maillot de Jean Pierre Papin. Je lui demande pourquoi ce maillot ? Il me raconte que Papin le lui avait offert car après chaque entrainement Casanova restait dans le but pour que JPP travaille sa finition. S’il était devenu un grand buteur, c’était aussi grâce à Alain Casanova !
Pour définitivement bien te connaitre, “l’interview en un mot” :
Ton artiste : Un écrivain, Daniel Picouly et un designer automobile : Pininfarina
Ton film culte : Heat et Invictus
Ton chanteur : Barry White
Ton appli mobile : La météo
Ta série TV : Turbo
Ton acteur(rice) : Morgan Freeman
Ton look de tous les jours : Jean, chemise, bottines ou converses
Ton style vestimentaire pour les sorties : une veste de costume en plus
Ta couleur fétiche : Bleu
Foot manager ou FIFA : Aucun