Margot Dumont, rencontre avec une Footballeuse-Journaliste

Une nouvelle fois, la parole est donnée à un acteur du Football. Cette semaine retrouvons une “Journalofootballeuse” en la personne de Margot Dumont, femme de caractère, footballeuse et journaliste beIN SPORTS.

Qui es-tu Margot Dumont ?

J’ai 24 ans et 8 mois. Je suis franco-allemande, parfaitement bilingue. Je suis journaliste pour une grande chaîne, beIN SPORTS. J’aime voyager et jouer au football. D’ailleurs, quand je voyage je joue au foot… Aux Maldives, je passais mes après-midi à jouer avec les maldiviens… Drôle de fille hein !

Le Football, c’était une évidence ?

Non, vraiment pas ! Mon père ne sait même pas ce que c’est qu’un corner. Ma mère (Allemande) n’a jamais regardé de match. Mon frère me demande encore aujourd’hui si Juninho a marqué hier avec Lyon… Autant vous dire que ça ne vient pas de là ! Ce sont mes cousins qui m’ont initié. Quand j’ai commencé à marcher, ils étaient ados, et ils aimaient me dribler, me faire shooter dans un ballon, ça les amusait, et ça a pris. Je n’ai plus lâché un ballon depuis que je sais marcher. Je passais mes journées à jouer à l’école (avec des garçons bien sûr), mes samedis-dimanches à jouer avec mes potes. Puis j’ai commencé à aller au stade. Période qui coïncidait avec les 7 titres de l’OL.

Joueuse jusqu’en Division 1, ce n’est pas mal ?

C’est un rêve. Quand j’étais petite, en CE2 je crois, j’ai dit à mon “maître” : Plus tard, je veux être footballeuse ! Bon sauf qu’à cette époque, le football féminin ça ne payait pas et c’était même mal vu par certains. En fait, j’ai toujours joué avec des garçons, jusqu’à 21 ans ! Puis à 22 ans, je me suis inscrite dans un club de filles : le FF ISSY. J’avais envie de voir, de me tester en compétition. J’ai joué 6 mois avec la réserve, puis j’ai été appelée avec le groupe D1 pour les 5 mois suivants. Un grand moment. Merci à Nicolas Gonfalone de m’avoir donné ma chance mais aussi à David Remisse.

Pourquoi avoir fait le choix du journalisme plutôt qu’une carrière de footballeuse ?

Parce que le football ne me permet pas de vivre ! A Lyon, Paris et Montpellier ok, mais dans un petit club de bas de tableau de D1 tu ne gagnes pas ta vie ! J’ai touché une prime de victoire quand on a battu le TFC, c’était de l’ordre de 100e… Sauf qu’on luttait pour le maintien, et donc les victoires étaient rares ! Deuxièmement, j’adore mon métier. Etre sur les terrains, faire des reportages, je me suis battue pour y arriver. Je prends un énorme plaisir ! J’ai beaucoup de chance de faire de ma passion mon métier !

Adolescente, tu étais déjà plus journaliste que footballeuse ? (créatrice d’un site sur l’OL à 14 ans)

Non les deux. Je jouais au foot 3-4 fois par semaine avec mes potes, et en effet, je gérais un site internet non officiel sur l’actualité de l’OL. C’était un gros site. Plus de 2000 visiteurs uniques par jour, des contrats pub, de interviews exclusives, un forum… Ça m’a forgé ! J’ai appris seule à hiérarchiser des infos, faire des interviews, des comptes-rendus, me rendre sur le terrain, me faire des contacts… En fait, pendant 4 ans j’ai appris les prémices du métier de journaliste. C’était génial ! Tout ça partait juste de l’envie de partager une passion. J’étais déterminé. Quand on veut, on peut…

C’est quoi le métier de journaliste sportif ?

C’est un métier très prenant et surtout passionnant. On a quand même la chance d’être payé pour aller au stade ! C’est un raccourci certes, mais c’est quand même génial comme cadre de travail.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ?

Il faut savoir prendre du recul avant tout. Ne pas analyser comme un “supporter” mais faire travailler son esprit critique. Il faut être force de proposition, attentif, avoir un bon relationnel, ne pas compter ses heures, bien sûr être bon en Français… Être patient aussi.

Les femmes sont en force maintenant dans ce métier. Comment l’expliques-tu ?

En force, je ne suis pas d’accord. Il y en a plus qu’avant mais on est loin d’être en force. C’est grâce à la multiplication des médias je pense mais aussi grâce à la féminisation et la médiatisation du sport féminin. Si avant les femmes étaient des speakerines, aujourd’hui on les recrute un peu plus pour leurs qualités de journaliste. Même si ce n’est pas encore le cas partout.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes voulant faire ce métier ?

Conseil primordial : n’ayez pas les dents trop longues ! Arrivez sur la pointe des pieds, apprenez des plus anciens, ne rechignez devant rien même si certaines tâches vous paraissent inutiles. Soyez à l’écoute, posez des questions, soyez force de proposition, ne prenez pas trop vite la confiance dans une rédaction. Il faut savoir se faire une place par son travail avant tout !

Quels sont tes modèles au poste où tu évolues ?

Modèle de travail, Alex Ruiz. Il est impressionnant de maîtrise.

Après, quand j’étais gamine, j’adorais Romain Del Bello quand il faisait les bords des terrains Ligue des Champions sur TF1 (oui Romain ça ne va pas te rajeunir ? ). Je voulais faire la même chose que lui. J’y suis arrivée en Ligue 1, c’est un bonheur. Mais ce n’est pas un aboutissement, il faut continuer, progresser.

Dans un autre style, j’aime bien Laurent Luyat sur France TV.

Le football féminin, tu le vis mais qu’en penses-tu ?

Je trouve qu’il évolue bien. C’est super. Surtout quand tu as connu l’époque où on en parlait pas. Le niveau a beaucoup progressé. J’invite les sceptiques à regarder un match de D1, ils seront impressionnés (sauf s’ils sont machos).

Seront-elles championnes du monde cette année au Canada ?

Je l’espère et je leur souhaite. Mais il faudra battre de grosses nations comme les USA, l’Allemagne ou encore le Japon pour ça. Pas évident mais jouable.

Que penses-tu de la Ligue 1 par rapport aux autres grands championnats ?

J’en pense pas grand chose, chaque championnat a son style et c’est bien comme ça. Moi, j’aime bien notre Ligue 1.

Pour toi qui la vie de l’intérieur, comment la Ligue 1 peut s’en sortir ?

Pourquoi cette question ? Elle n’est pas en danger ! Elle se porte bien même. On a quand même Zlatan, Carvalho, David Luiz, on a eu Falcao, Ancelotti… Concernant les budgets des clubs et les salaires. Je n’ai pas d’avis là-dessus.

beIN SPORTS, c’est une belle maison ?

Oui c’est “the place to be” ! Pleins de droits, une rédaction jeune et dynamique encadrée par des journalistes d’expérience. De beaux locaux et des chefs qui te donnent ta chance. C’est top !

Entraineur, tu aimerais ?

Non je serai incapable de gérer un vestiaire ! Trop d’histoires (rire).

C’est quoi ton style de football préféré ?

J’adore le foot à 5, le Five. Balle à terre, jeu rapide, technique et vivace.

Que fais-tu en dehors du foot ?

Je joue au football et je voyage.

Quel est ton plus grand souvenir de foot ?

Pour moi, l’Allemande, le titre de champion du monde 2014. En 1990, j’avais 2 jours…

As-tu une exclue pour moi ?

Je n’ai pas de pied gauche !

Merci Margot et à la saison prochaine

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