Jérémy Sopalski – Interview de ancien joueur pro devenu entraîneur des gardiens à la Berrichonne de Châteauroux, promu en Ligue 2. Une rencontre avec un homme passionné par son sport et par sa fonction de gardien de but.
Qui es-tu Jérémy Sopalski ?
Je suis né dans le Nord à Somain. J’ai 36 ans, je suis marié et j’ai deux enfants. Je suis originaire de Pologne, je suis droitier, mesure 1m87 et pèse 87kg et je suis un ancien footballeur professionnel, gardien de but de métier.
Raconte-nous ta jeunesse footballistique dans le Nord ?
En fait, c’est surtout dans le Centre de la France où j’ai vécu de 6 à 13 ans, que j’ai commencé à jouer au foot. A Belleville sur Loire, j’ai fait mes classes et je me suis perfectionné au poste de gardien de but avec mon père qui était aussi l’entraîneur de notre équipe.
Pourquoi avoir choisi le centre de formation d’Auxerre ?
C’est Auxerre qui m’a choisi ! Après avoir décidé de tenter l’aventure sport-études, j’ai fait des tests à Louhans-Cuiseaux, Nevers, et Auxerre et c’est à Auxerre que j’ai été retenu. La saison suivante, je jouais en 15 ans Nationaux. Un grand écart avec la deuxième division de District de mon petit club.
C’est à cette période que tu choisis d’être gardien de but ou cela c’est fait avant ?
J’ai choisi d’être gardien quand j’ai commencé le foot. Mon père était gardien de but aussi. J’ai toujours aimé la différence, avoir ce petit truc qui te fait sortir du lot. Le poste de gardien me convient très bien pour cela.
Ta période Auxerroise reste un bon souvenir ?
Quand on quitte sa famille à 14 ans, on grandit différemment mais on ne le sait qu’après. C’est là qu’on se construit. Et L’AJA de l’époque reste un très bon souvenir. J’y ai découvert des valeurs, je me les suis approprié, c’est un peu ma deuxième maison.
Tu es prêté deux fois à Istres ou Rouen. Que te reste-t-il de ces aventures ?
Istres est une expérience professionnelle difficile, dans un contexte difficile. J’y ai découvert les matchs pros, mais trop peu. Le seul point positif, j’y ai rencontré ma femme. A Rouen, c’est différent. J’y suis allé en remplaçant avec le challenge de jouer. Je vais jouer, je fais mes vrais premiers matchs en Ligue 2 avec de grands joueurs, et je progresse beaucoup. Mais les mauvais résultats auront raison du coach et de ma place au profit Ali Boumnijel.
Pourquoi signes-tu à Naval au Portugal et comment c’est fait se transfert ?
Je signe au Portugal car je n’ai pas d’autres propositions. Il me reste 1 ans avec l’AJA et Guy Roux me dit, si tu restes tu ne joueras même pas en CFA. Trouve une porte de sortie. J’ai un contact qui m’envoie là-bas. Je tente l’aventure !
Tu reviens en France à Rodez. Ta plus belle aventure ?
Je rentre en France mais quand tu reviens de l’étranger, le foot français ne te connaît plus. Max Marty me contacte, je ne réfléchis pas longtemps. Je signe au début pour joueur en National mais suite à un problème lors de la dernière journée, on se retrouve en CFA. Malgré tout, « la mayonnaise » prend vite et on vit une saison extraordinaire qui nous fera remonter en National.
Tu es le gardien titulaire et un joueur important du RAF. C’est “le Kiff » ?
Ce sont vraiment de belles années. C’est un peu ce que tout joueur de football professionnel recherche. Des titres, même si c’est en CFA, et des aventures humaines. On réalisera ensuite 3 saisons en National et de beaux parcours en Coupe de France. De belles rencontres, un club familial avec de vraies valeurs. Oui c’était le Kiff !
Après trois saisons, tu redécouvres la Ligue 2 avec Tours. A-t-elle évolué ?
La Ligue 2 a changé mais moi aussi, donc ça tombe bien ! Je signe pour être second et je joue la moitié des matchs par saison. J’étais le parfait remplaçant. J’ai découvert de grands talents dans ce groupe dont Olivier Giroud pour ne citer que lui. Là, je redécouvre le haut niveau et son exigence.
Que regrettes-tu de ta carrière de joueur ?
Rien, la carrière est ainsi faite. J’ai fait des choix et je les ai tout le temps assumés. J’ai toujours fait en sorte qu’il soit en adéquation avec ce que je suis en tant qu’homme.
Savais-tu ce que tu voulais faire après ta carrière ?
Au début je souhaitais me reconvertir comme infirmier mais après trois mois il me manquait quelque chose. J’ai accompagné mon fils au foot et depuis je ne suis plus sorti du terrain.
J’ai ensuite fait ce que je sais faire de mieux, me donner à fond… En deux ans, j’ai passé un certificat de préparation physique, un diplôme de préparation mentale et de coaching et mon BEF (Brevet d’entraîneur de Football).
Entraîneur des gardiens, c’est un beau métier ?
C’est ce que je fais de mieux. C’est une niche dans le milieu du football et nous commençons seulement maintenant à être considérés. Je bosse chaque jour pour que le poste de gardien de but soit reconnu mais également celui de entrainement de gardien de but
Raconte-nous ton travail ?
Mon rôle est avant tout un rôle d’adjoint, je m’occupe des gardiens de but à part entière. Je dois alors les connaitre par cœur, et les préparer le mieux possible pour être performant le weekend.
Je bosse beaucoup avec la vidéo que ce soit à l’entraînement ou en match. Je peux très bien travailler une carence du gardien à l’entraînement et m’appuyer sur la vidéo ou je peux partir de la vidéo, une situation problématique par exemple et la décliner en entrainement.
Après le centre de formation d’Auxerre, tu entraînes les pros à la Berrichonne Châteauroux. Quelles différences ?
La différence est simple, au centre on prend des jeunes pousses en devenir et on doit se concentrer sur leur potentiel, le match n’étant qu’un septième de la semaine. En pro, on est jugé sur le weekend, mais on doit bosser la semaine pour être performant lors de ces matchs. Le mélange dot être subtil.
“La Berri” est-elle armé pour son retour en Ligue 2 ?
Oui je pense. Nous effectuons le travail de recrutement donc il y aura des postes avec des recrues mais le gros de l’effectif restera le même.
Tu es aussi diplômé comme préparateur physique, tu en envie d’exercer cette fonction ?
Non, pour moi c’est un aspect que l’on doit connaitre pour ne pas le négliger et cela me permet de contrôler plus de choses sur la quantification par exemple. Le diable est dans les détails.
Et entraîneur principal ?
Non plus, ce n’est pas pour moi. Je suis un travailleur de l’ombre, ça me va bien.
Que fais-tu en dehors du football ?
Je fais de la photo, de la vidéo et du drone. Je fais aussi du sport pour me maintenir « en canne » pour pouvoir tenir le choc des entraînements. J’aime essayer d’autres sports, en ce moment je me suis mis au triathlon mais en saison c’est un peu compliqué. J’aime être aussi en famille et passer des moments simples. Tu comprends bien que le temps me manque parfois.
Que penses-tu des Bleus ?
J’ai eu la chance de porter les couleurs de l’équipe de France étant jeune alors c’est un sentiment particulier de regarder les matchs. Je connais aussi quelques joueurs. Je suis aujourd’hui simple supporter, et ça fait du bien !
Quel est ton plus grand souvenir de foot ?
J’en ai plusieurs, la montée du CFA en National avec Rodez. Egalement, le huitième de finale contre le PSG. Mais aussi, la Gambardella, le titre de champion d ‘Europe avec les Bleuets, la Coupe du Monde en Argentine… Dernièrement la montée avec « la Berri ». Un superbe moment également, étant les premières grosse émotions où je suis dans le staff. C’est assez particulier mais j’adore ça et c’est pour cela que je fais ce métier.
As-tu une exclu pour moi ?
Mis à part que je re-signe pour deux ans,non. Il y a tout de même plusieurs projets dans les tuyaux pour mon site internet www.number1-One.com
Pour définitivement bien te connaitre, “l’interview en un mot” :
Ton artiste : Jean Jacques Goldman
Ton film culte : Inception
Ton club de foot : AJ Auxerre
Ton joueur de foot : Lev Yachine
La chanteuse : Julie Zenatti
Ton appli mobile : Résultat Foot
Ta série TV : Walking Dead
Ton acteur(rice) : Matt Damon
Ton look de tous les jours : Sportwear
Ton style vestimentaire pour les sorties : Jean, Chemise
Dans ton dressing : Beaucoup de basket de couleurs différentes
Ta couleur fétiche : Jaune
Foot manager ou FIFA : Aucun. Plutôt NK2 2017
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