Daniel Dutuel, ancien milieu de terrain de la génération dorée de l’AJ Auxerre, nous raconte son parcours de footballeur professionnel. Rencontre avec ce passionné de football, reconverti en assureur pour footballeur.
Qui es-tu Daniel Dutuel ?
J’ai 49 ans (né le 10 Décembre 1967) et je travaille dans les assurances depuis 15 ans.
Raconte-nous ta jeunesse footballistique en Corrèze (Daniel est né à Bort les Orgues) ?
J’ai joué à Ydes Sports jusqu’en catégorie Minimes. De bons souvenirs avec une bonne bande de copains d’école qui jouaient au football pour le plaisir.
Comment as-tu été repéré par l’AJ Auxerre ?
C’est lors d’un tournoi inter-régional à Thonon les bains que j’ai été repéré. J’évoluais dans l’équipe d’Auvergne et c’est Daniel Rolland qui m’a recruté pour intégrer l’AJ Auxerre.
Raconte-nous la vie à l’intérieur d’un centre de formation ?
Nous nous sommes retrouvés plusieurs gamins de 13 à 15 ans venant d’univers différents. Il y avait des parisiens, des sudistes, des gars du centre, de l’est et même de Tahiti. Nous étions la première « grande » génération de l’AJ Auxerre avec Prunier, Mazzolini, Saclier, Cantona, les frères BOLI, Vahirua, Guerreiro, Khirat, Darras etc…
Nous avions cours le matin et entrainements l’après-midi.
Tu as fait partie d’une belle génération sortie du centre de formation jusqu’à l’équipe A. Quelles sont les clefs de la réussite ?
Le plaisir de jouer ensemble, l’esprit de compétition. Et surtout nous aimions vraiment le football !
Champion de France Cadet 1983 et vainqueur de la Gambardella 1986, l’AJA écrasait tout sur son passage ?
C’était vraiment une génération exceptionnelle. Nous étions unis par le passage au centre de formation avec l’envie de tout gagner et d’évoluer en équipe professionnelle. Cela nous a donné de la motivation supplémentaire.
Tes plus beaux souvenirs de jeune Auxerrois ?
Les deux victoires en Coupes Gambardella et bien sûr notre parcours européen.
L’AJA et la Coupe de l’UEFA, c’est une belle histoire surtout en 1993 ?
C’était vraiment extraordinaire ! Une équipe de copains qui a pu rivaliser avec de grandes équipes européennes comme l’Ajax d’Amsterdam ou le Borussia Dortmund c’était magique.
Quel est ton plus beau souvenir de ce parcours jusqu’en demi-finale ?
C’est vraiment un ensemble de choses, les matchs, mes buts et nos préparations dans le Morvan.
Le trajet vers stade durait 45 minutes mais nous savions tous que nous allions réaliser de grandes performances !
Comment avez-vous fait pour battre l’Ajax Amsterdam qui était invaincu depuis plus de 2 ans en coupe d’Europe ?
L’envie de se surpasser, de battre une immense équipe avec un passé extraordinaire.
Guy Roux, il est comment en vrai ?
Ce fut un visionnaire. Il a su prendre de très bons jeunes et en temps de relancer de grands joueurs comme Enzo Scifo, Alain Roche et Laurent Blanc.
Tu pars ensuite pour l’OM. C’était pour rejoindre ton copain William Prunier ?
Oui mais pas seulement. Je voulais aussi connaitre le très haut niveau. En signant à l’OM, je franchisais un palier.
Tu y resteras qu’une saison. Est-ce que ce fut une belle saison (vice-champion de France 94) ?
Certes une saison c’est peu, mais ce fut une grande expérience. Pouvoir jouer avec de très grands joueurs comme Rudi Völler, Dragan “Pixie” Stojkovic, Gil Rui Barros, Marcel Desailly et bien d’autres est important dans une carrière.
Tu vas ensuite passer deux saisons à Bordeaux et une finale de coupe de l’UEFA en 1996. Encore une belle histoire ?
Là encore ce fut une épopée européenne extraordinaire en sortant de la première édition de la coupe Intertoto.
Je pense que Dugarry avait encore plus de qualité technique que Zidane. Je me trompe ?
Il avait de très grandes qualités technique et physique. Un vrai grand joueur. Mais Zidane était différent car il avait ce truc en plus qu’on les joueurs de classe mondiale, l’intuition, le talent et l’humilité.
Celta Vigo, Real Valladolid en Espagne puis Bellinzone en Suisse. C’est comment l’étranger ?
Une période riche au niveau personnel, tant au niveau de l’apprentissage d’une nouvelle culture qu’au niveau de la découverte de championnats différents.
Pourquoi finir ta carrière au Racing Paris?
Une opportunité de revenir en France et de continuer de jouer au football.
As-tu toujours joué au milieu de terrain ?
Oui, j’ai toujours évolué à ce poste !
Quelles qualités faut-il pour y réussir ?
Une bonne vision de jeu, être en contact avec la défense et l’attaque, réguler « le tempo » des matchs.
Que fais-tu dans la vie depuis ta fin de carrière ?
Je travaille comme courtier d’assurances en assurant les footballeurs professionnels en France et en Europe.
Tu n’as pas envie d’avoir un rôle important dans un club?
Pour l’instant je n’en ai pas eu l’occasion mais l’accompagnement des joueurs m’intéresse beaucoup. Surtout le coaching et préparation mentale.
Entraineur, c’est possible ?
Non ça ne m’intéresse pas.
Tu as joué en l’équipe de France A’ mais jamais chez les A. Un regret de ta carrière ?
Non ce n’est pas un regret, je n’avais peut être pas le niveau.
Que penses-tu de l’équipe de France d’aujourd’hui ?
Il y a de très grands joueurs évoluant dans de grandes équipes. C’est une équipe intéressante.
Quel est le plus grand joueur avec lequel tu as joué ?
Il y en a eu beaucoup !
Scifo, Prunier, Cantona, Zidane, Völler, Stojkovic, Rui Barros, Desailly, Mlinaric, Szarmach, Mazinho, Mostovoi, Karpin et bien d’autres.
Quel est ton plus grand souvenir de foot ?
Avoir pu réaliser mon rêve de devenir footballeur professionnel et d’avoir eu des parents qui ont fait d’énormes sacrifices pour me soutenir.
Pour définitivement bien te connaitre, “l’interview en un mot” :
Ton artiste : Léo FERRE
Ton film culte : Easy Rider et le Sacré GRAAL
Ta chanteuse : Edith PIAF
Ton chanteur : Léo FERRE et Daniel DARC
Ton appli mobile : WhatsApp
Ta série TV : 22/11/63
Ton acteur(rice) : Robert REDFORD
Ton look de tous les jours : Sportif
Ton style vestimentaire pour les sorties : Jean’s et Chemise blanche
Dans ton dressing : Beaucoup de Tee-Shirts et des jean’s
Ta couleur fétiche : Bleu
Foot manager ou FIFA : aucun des deux