Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11 et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne. Gary Lineker, l’élégant ancien attaquant de l’Angleterre doit être ravi que “son expression” revienne au goût du jour. Pourtant, il a fallu attendre 24 ans et sa dernière victoire en 1990 lors de Coupe du Monde en Italie, remportée face à … l’Argentine (1-0). Durant ces années, la Mannschaft ressemblait plus à “Poulidor” qu’à une surpuissante Team (même s’ils ont gagné l’Euro 96). Souvent placée jamais gagnante, l’Allemagne a donc choisi de faire sa révolution, il y a 10 ans. Après un Euro 2004 au Portugal catastrophique, les dirigeants Allemands ont pris une décision radicale. On oublie l’Allemagne rigoureuse qui ne séduit pas et on s’ouvre au reste du monde et surtout à l’Europe. Il développe de nombreuses collaborations. Ils viennent, entre autres, observer la formation Française. La collaboration interne change également beaucoup de choses. Les clubs et la Fédération travaillent main dans la main. La détection des jeunes et la mise en place d’un nouveau style de jeu se prépare en interne. Joachim Low, sélectionneur actuel et Jurgen Klinsmann, son prédécesseur sont très important dans cette révolution de la sélection mais également pour faire passer le message au sein des clubs.
Le collectif Allemand a mis du temps à se mettre en place. Environ dix ans de travail mais aujourd’hui ils sont bien préparés. Depuis des années, ils jouent ensemble et lors de cette Coupe du Monde au Brésil, ils ont joué comme un seul homme et ont pris le dessus sur les individualités de certains pays.
Sur le plan tactique, ils s’appuient sur un mélange de “football total” comme leur voisin Néerlandais mais en s’appuyant également de l’élégance des latins et sur le jeu fait de passes courtes et rapide des Espagnols (ou sud-américains). Tout ceci fait un cocktail explosif. Enfin explosif mais contrôlé ! Dorénavant, leur jeu est fait d’une construction patiente. Un jeu collectif de passes courtes pouvant s’accélérer ou se ralentir selon le besoin, une organisation rigoureuse avec un bloc-équipe compacte mais placé haut sur le terrain, des joueurs obnubilés par le jeu et par le collectif. Tout ceci avec des joueurs forts comme Mats Hummels, Philipp Lahm, Thomas Müller entre autres mais la Mannschaft dispose surtout du meilleur gardien du monde, Manuel Neuer. Ce gardien apporte ce que nous ne voyons plus depuis de nombreuses années, un gardien qui participe au jeu et qui est capable de relance vite et bien, loin de ses buts. Il aime se trouver hors de sa surface et quand une équipe joue haut c’est une solution de relance supplémentaire non négligeable.
Autre innovation, elle concerne le monde des technologies dans le football. A partir d’un système big data, la Mannschaft décortique toutes les informations possibles s’appuyant sur une analyse très poussée venant des matchs mais aussi des préparations d’entrainements. Chaque détail est passé au crible. Et même si de nombreux systèmes d’analyse existent, les Allemands ont poussé l’analyse encore plus loin. Ceci n’est pas anodin dans cette victoire.
Cette révolution leur a pris du temps mais c’est une belle réussite et c’est aussi une belle victoire pour le football car en mettant le collectif en avant, un peu comme les espagnols mais en y ajoutant un truc en plus le monde du football se réjouie de cette victoire.
La victoire de l’Allemagne est aussi la victoire du football complet et collectif. Que tout le monde en prennent exemple !
Pourquoi l’équipe de France n’arriverait-elle pas à en faire autant ?