Christophe Pelissier, actuel entraîneur du SC Amiens, a tout connu sur les bancs de touche. Du monde amateur régional à la Ligue 1 en passant par tous les étages avec ses joies et ses peines dont l’aventure Luzenac où il était l’entraîneur qui a permis l’exploit avant qui le rêve ne vire au cauchemar. Aujourd’hui, au sommet avec Amiens, il ne rêve que de rester en Ligue 1. Interview de cette entraîneur passionné et passionnant.
Qui es-tu Christophe Pelissier ?
Je suis né le 5 octobre 1965 à REVEL (31) en Haute Garonne. Je suis marié et père de 2 filles, Chloé (24 ans) et Morgane (21 ans).
Raconte-nous ta jeunesse footballistique à Revel (Haute-Garonne) ?
J’ai fait mes premiers pas de footballeur à l’âge de 5 ans au club de l’US Revel. Un parcours classique pour un jeune footballeur.
Pourquoi et comment avoir choisi le football ?
Je suis issu d’une famille de footballeur, mes grands-pères étaient dirigeants, mon père ainsi que mon oncle étaient gardiens de but. C’était donc une continuité.
Parle-nous de ton parcours de jeune footballeur ?
Surement par imitation, j’ai moi aussi joué gardien de but jusqu’à l’âge de 12 ans. Ensuite, je suis devenu milieu offensif. J’ai pratiquement toujours été surclassé dans les catégories jeunes et j’ai débuté en équipe première en DH (Division d’Honneur) à 17 ans.
L’US Revel, l’AS Muret, le FA Carcassonne dans ton parcours de joueur. Des histoires à raconter ?
J’ai ensuite joué en CFA et en National à Muret puis à Carcassonne pour revenir comme entraineur-joueur à Revel. J’ai 2 souvenirs forts comme joueur, c’est une victoire au Stadium contre Toulouse en CFA (1 à 0) avec un coup franc marqué à Fabien Barthez avant qu’il ne parte à l’OM et ensuite le but de la montée en National avec Muret contre Mont de Marsan. De belles émotions !
Avais-tu un emploi à côté du football ?
J’ai toujours travaillé en parallèle de ma passion footballistique en tant qu’éducateur sportif à Revel.
Pourquoi être devenu entraîneur après ta carrière de joueur ?
De ce fait, je suis devenu coach assez naturellement car j’ai toujours eu l’envie de progresser et de transmettre. Là encore, une continuité naturelle.
L’US Revel pour débuter cette nouvelle carrière. Que retiens-tu de ces débuts ?
Pendant deux saisons, j’ai été entraineur-joueur puis seulement coach avec les joueurs avec qui je jouais l’année d’avant. Ce n’était pas évident mais cette saison a surement été un déclencheur pour la suite de ma carrière car nous sommes montés en CFA2 dès la première saison.
Après une saison à l’AS Muret, c’est le début de l’aventure Luzenac. Et dès la deuxième saison vous accédez au National ?
Mon arrivée en 2007 comme coach de Luzenac est pour moi un accomplissement. C’était mon objectif d’accéder au plus haut niveau amateur. Le club voulait se stabiliser à ce niveau et au bout de deux saisons, nous sommes montés dans l’antichambre du monde professionnel. C’était fabuleux pour un village de 600 habitants dont tous les joueurs travaillaient ou étudiaient.
Est-ce que c’était éprouvant de se battre avec un petit budget chaque saison ?
C’est sûr que travailler avec un des plus petits budgets chaque saison est éprouvant mais aussi très excitant. On se retrouve au cœur de notre métier à savoir faire progresser l’équipe et les hommes pour se mettre au niveau.
A la fin de la saison 2013/2014, Luzenac accède sur le terrain à la Ligue 2. Comment as-tu fait ?
J’ai assez d’expérience et de recul, pour dire qu’il n’existe pas de recettes magiques mais beaucoup de travail. N’ayant pas été joueur pro, je dois peut-être prouver encore plus. J’ai toutefois la conviction que réussir une saison c’est construire un fort collectif qui se retrouve à la fois dans un projet de jeu commun et un cadre de travail favorisant l’épanouissement du joueur mais aussi de l’homme.
Puis le rêve devient un cauchemar ! Tu t’en es remis ?
Le rêve de monter en Ligue 2 avec Luzenac est vite devenu un cauchemar. Il m’est encore difficile aujourd’hui d’en parler car on ne reste pas 7 ans dans un club sans avoir tissé de forts liens.
C’est à ce moment que tu rejoints l’Amiens SC qui évolue en National. Comment cela s’est fait et tu avais d’autres propositions ?
Cela faisait deux saisons que j’étais en contact avec le président Joanin pour venir à Amiens et en janvier 2015, je m’engage pour 18 mois avec pour objectif de monter en Ligue 2 et de le stabiliser à ce niveau.
Un petit passage en Ligue 2 (une saison) et c’est la montée en Ligue 1. Une première pour Amiens ?
L’objectif a été atteint et même dépassé puisque nous accédons pour la première fois de l’histoire du club à la Ligue 1. Une fierté.
On te surnomme maintenant le magicien (avec trois montées consécutives) ?
J’ai entendu ce surnom de magicien mais c’est absurde ! Le résultat d’un match de foot tient des fois à très peu de choses, il faut donc faire preuve de beaucoup d’humilité. J’ai une particularité, c’est que je dois être le seul coach de Ligue 1 à avoir connu toutes les montées de la DH à la Ligue 1, avec 6 accessions.
Ta philosophie est basée sur le collectif. C’est simple à mettre en place ? Pourquoi y arrives-tu ?
La vie d’un groupe est très difficile à mettre en place et à entretenir. On touche à l’humain et beaucoup de facteurs internes et externes peuvent influencer. L’idée est de raccrocher tous les joueurs à une philosophie de jeu mais surtout à des attitudes et comportements au service de cette philosophie et du collectif. Je suis très attaché aux valeurs dans lesquelles je me suis construit : RESPECT – RIGUEUR – AMBITION – PLAISIR L’idée pour maintenir cet esprit collectif c’est d’instaurer un dialogue quotidien avec les joueurs et toutes les composantes du club au service de l’équipe (Président, staff technique, staff médical, intendant, administratifs, formation)
Quel rapport as-tu avec les joueurs en général ?
Je m’attache à comprendre l’homme pour faire progresser le sportif. J’essaie au maximum de consacrer du temps avec les joueurs de manière formelle ou informelle. Cela peut permettre d’anticiper les problèmes. C’est chronophage mais vital.
Que penses-tu de la Ligue 1 ?
a Ligue 1 est un championnat très exigeant. On est très exposé médiatiquement et je le définirais comme un accélérateur de particules…
Quel grand club rêves-tu d’entraîner ?
Si j’avais un rêve, c’est de continuer à entraîner en Ligue 1. C’est quelque chose d’inespéré pour moi et peut être de coacher le club phare de ma région : Toulouse.
Est-ce que tu t’intéresses au Foot féminin ?
Je regarde le football féminin au travers des compétitions internationales et je suis agréablement surpris du niveau de jeu.
Quel est ton plus grand souvenir de foot ? (Sur et en dehors du terrain) ?
Mon plus grand souvenir est d’avoir assisté, avec mon meilleur ami, à la finale de la coupe d’Europe en 1976 entre le Bayern Munich et Saint-Etienne. Nous avions 11 ans et j’ai encore les images gravées en moi.
Pour définitivement bien te connaitre, “l’interview en un mot” :
Ton artiste : Zinedine Zidane
Ton film culte : Appocalypse Now
Ta chanteuse : Madonna
Ta série TV : Baron Noir
Ton acteur(rice) : Sophie Marceau
Ton chanteur : Goldman
Ton look de tous les jours : Jeans – Basket
Ton style vestimentaire pour les sorties : Chemise et Blazer
Ta couleur préférée : Bleu
Foot manager ou FIFA : Aucun des deux, ce n’est pas de ma génération