Hatem Ben Arfa devait revenir en Ligue 1 en ce début d’année 2015, avec une signature pour l’OGC Nice. Mais à l’image de sa carrière c’est encore très compliqué. Comment ce petit génie du ballon rond en est-il arrivé là ?
Sa carrière, tout le monde la connait déjà mais petit rappel tout de même. Prodige annoncé dès son plus jeune âge, on les découvre très tôt lors du documentaire À la Clairefontaire parlant de la génération 86 à l’Institut National de Football de Clairefontaine (centre de préformation). On y découvre Abou Diaby, Geoffrey Jourdren ou Ricardo Faty mais également un tout petit gamin surclassé, né en 1987 et prénommé Hatem. (Ben Arfa étant tellement doué qu’il a sauté une classe … comme à l’école). N’est-ce pas une première erreur ? La gestion d’un enfant surdoué à l’école comme dans le football est toujours difficile à gérer.
À 15 ans, il part pour le centre de formation de Lyon. A cet âge, il est déjà très surveillé par les grands clubs Français. Certains se sont battus plusieurs mois pour le faire venir dans leur centre de formation mais c’est l’OL qui a gagné le jackpot. Enfin jackpot … il a tout de même fallu débourser plus de 100 000 euros pour le faire signer. Pas facile pour une famille de gérer une si grosse somme d’argent et pour un adolescent de porter cela sur ses épaules.
Après un parcours classique chez les jeunes et étant sélectionné dans chaque catégorie de jeune en équipe de France, il débute en pro en Août 2004 sous l’ère Paul Le Guen. Mais c’est surtout lors de sa quatrième saison chez les Gones (2007-2008) qu’il va exploser, à 20 ans, remportant également le trophée de meilleur espoir de Ligue 1 lors de cette saison. Malheureusement, l’histoire d’amour avec l’OL s’arrête là. Des rapports difficiles avec les cadres et le coach le pousse vers la sortie.
C’est le départ pour Marseille. Titulaire en début de saison dans une position axial derrière l’attaquant (sa préférée), il se fera remarqué à cause d’altercations avec des coéquipiers (Djibril Cissé, Karim Ziani …) et refusant même de rentrer lors d’un match de Ligue 1 où il était remplaçant. Ses bonnes performances arrivent tout de même à le sauver lors de cette première saison. Mais pour la seconde, place à coach Deschamps. Un début de saison 2009-2010 médiocre et il se retrouve relégué sur le banc, remplacé par un certain Valbuena qui crève l’écran. Il alternera le bon et le moins bon devenant un joker de luxe pour Deschamps.
A la fin de la saison, Deschamps n’en veut plus, n’arrivant pas à obtenir de la stabilité et de la constance avec lui. C’est le départ pour l’Angleterre et Newcastle. Mais voilà en Octobre, il se blesse gravement avec une double fracture tibia-péroné et fera donc une saison blanche. Les trois autres saisons chez les Magpies sont correctes mais comme d’habitude il alterne le bon, l’exceptionnelle même et le mauvais. Il finit même, encore une fois, en froid avec son entraineur Alan Pardew.
Petit passage par Hull City, en prêt, pour la saison 2014-2015. 7 matchs en tout et Steve Bruce n’en veut déjà plus ! En décembre 2014, Ben Arfa n’a plus de club. Claude Puel et l’OGC Nice lui tendent la main. Il est de retour en France pour les beaux yeux des spectateurs. Mais comme toute l’histoire de Ben Arfa, une nouvelle tragédie « pointe son nez ». La Fédération Française de Football n’homologue pas le contrat de HBA car il a déjà joué avec deux clubs depuis le début de la saison. Et pour la FIFA, il est interdit de jouer pour trois clubs différents lors d’une saison. Aujourd’hui, il est sans club.
Il n’a que 28 ans et pourtant sa carrière et plein de périphérie. Comment a-t-il pu en arriver là. Pourquoi souvent ses entraineurs ou coéquipiers ont dit de lui : « il est nonchalant », « il ralenti le rythme de jeu », « il joue trop personnel, garde trop le ballon, n’est pas collectif, ne veut pas défendre », « il ne travaille pas assez à l’entraînement », « Il n’accepte pas l’autorité, ne respecte pas les cadres », « il est trop gâté, mal entouré et immature ».
Comment un petit génie comme lui n’a pas su réagir aux premiers reproches et même aux autres. Qu’a fait son entourage mais également la Fédération Française de Football pour aider un jeune talent à se remettre dans le droit chemin. Ce joueur est à l’image de sa génération qui s’est perdue au fil des années. Ont-ils été suffisamment protégés face aux sirènes du football et de notre monde où tout va très vite. Comment protège-t-on ses familles qui basculent du jour au lendemain dans la lumière avec de grosses sommes d’argents ?
Espérons que ce sera un exemple à ne pas suivre pour les autres génies de notre football. Espérons également que la fin de sa carrière se passera bien car aujourd’hui le petit Hatem Ben Arfa à 28 ans et ne peut plus jouer au foot ! Beaucoup de sa faute mais aussi un peu de la Fédération Française qui n’est pas capable de prendre ses responsabilités toute seule.
Le football devrait toujours avoir le dernier mot.