Il y a des footballeurs dont on se souvient pour leurs qualités footballistiques, d’autres pour leur mentalité ou alors pour leur physique atypique. Pour Jean Luc Sassus, on retiendra les trois. Beau et bon footballeur, d’une mentalité exemplaire et avec un physique dont on se souvient, avec sa grande taille (1m85) et sa longue chevelure bouclée, nous nous souviendrons tous de Jean Luc Sassus.
Car malheureusement, le monde du football est aujourd’hui triste d’apprendre la disparition d’un de ces si beaux représentants. Jean Luc nous a quitté dans la nuit du Jeudi 21 Mai 2015 des suites d’un arrêt cardiaque à son domicile.
Le football français n’oubliera jamais ce grand Monsieur. Retour sur le parcours de “l’intello”.
Né à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées le 04 Octobre 1962, Jean Luc Sassus n’a pas tout de suite fait du football sa priorité. Passionné par les études, il était surtout fan des mathématiques ! Après plusieurs relances du TFC pour intégrer son centre de formation, il fini tout de même par intégrer le Toulouse Football Club en 1977.
– Il est la preuve que les footballeurs n’ont pas que des petits pois à la place du cerveau –
Même en intégrant le TFC, il n’en oublie pas ses études et en fait toujours une priorité. Après avoir fait “Math-Sup”, “Math-Spé”, il intègre une école d’ingénieur et obtient le diplôme d’ingénieur Chimiste. En parallèle, il fait son trou dans le football et intègre l’effectif pro à moins de 18 ans. Il signe son premier contrat pro en 1979. Arriver à mener études et carrière de sportif de haut niveau est très rare. Mais avec une grande volonté, tout est possible même dans le football. Respect Monsieur Sassus.
« Petit, je fantasmais plus sur les équations ou la physique que sur le foot »
A Toulouse, Il rencontre Daniel Jeandupeux qui comprendra parfaitement son goût pour les études (ayant lui aussi fait de grandes études) ce qui permet à JLS de construire sa vie en toute sérénité. Jeandupeux repositionnera même Sassus comme latéral droit alors que jusque-là, il fut un attaquant très rapide. 11 secondes au 100 m, c’est aussi un atout important pour un latéral ! En 107 matchs chez les Violets, il aura remporté un titre de champion de Ligue 2 en 1982.
En 1986, Jean Luc est a un tournant de sa vie. Il a de nombreuses propositions mais il hésite encore à embrasser une carrière de footballeur.
Finalement, il choisi de partir pour Cannes où il rencontrera de grands passionnés du foot qui finiront par définitivement convaincre Jean Luc Sassus que le football fait partie à jamais de sa vie. Parmi eux, Louis Fernandez, Guy Lacombe, Jean Fernandez, Albert Emon et un petit jeune nommé … Zinédine Zidane.
Après 6 saisons dans le Sud-Est de la France, Jean Luc Sassus fait le choix de partir pour la capitale. Arrivant au PSG au début des grandes années Parisiennes, il s’imposera naturellement comme le latéral droit du PSG. Il y remporta la Coupe de France 1993 puis la Ligue 1 (anciennement Division 1) en 1994. Il participa également au fameux PSG-Real Madrid, le 18 mars 1993 avec le but qualificatif d’Antoine Kombouaré à la 96ème minutes du match retour au parc des Princes. Là encore, l’aventure au PSG sera également une aventure humaine avec ses amis, Ginola, Lama, Valdo, Colleter, Guérin, Le Guen, Weah, Ricardo et les autres.
C’est également à cette période qu’il aura son unique sélection en équipe de France de Football (2-0 contre l’Autriche en 1982).
L’histoire d’amour avec le PSG ne durera que deux ans. En 1994, il rejoint l’Olympique Lyonnais, uniquement pour rejoindre Jean Tigana. Mais cette fois, il n’est pas très heureux dans un club où les relations internes sont tendues. Le 20 décembre 96, il sera même victime d’une énorme agression de la part de son coéquipier Pascal Olmeta. Victime d’une fracture du nez et d’un traumatisme crânien, il ne perdit pas la raison, arrivant même à pardonner à son sanguin coéquipier corse. En 1996, Tigana part de l’OL. C’est la catastrophe pour Jean Luc Sassus. En 1997, il accepte même d’être une monnaie d’échange dans le transfert de Gregory Coupet.
Le voici donc chez les Verts. Ce club qui le fit tant rêver étant petit. A Saint-Étienne, il jouera sa dernière saison professionnelle.
Après sa carrière de footballeur, il devient agent de joueurs.
Homme de cœur, il s’investit dans l’association « Un Casque, un Ballon et du Cœur ». Cette association aide les enfants de pompiers, devenus orphelins.
Si nous devions garder qu’une seule chose de Jean Luc Sassus, ça serait un conseil pour les jeunes : « Pour moi un jeune, dans un centre de formation, doit pousser fort dans les études. C’est trop dur et surtout trop incertain de devenir footballeur pro ».
Merci Jean Luc