Solène Barbance est de retour au RAF (Rodez Aveyron Football) après avoir engrangé beaucoup d’expérience en France et en Irlande. Joueuse de caractère, elle est aujourd’hui un leader de son club qui fait une très belle saison en D1 féminine. Rencontre avec Solène Barbance, joueuse ambitieuse au porte de l’équipe de France Féminine
Qui es-tu Solène Barbance ?
J’ai 24 ans, je suis Ruthénoise d’origine et de cœur. Le football est ma passion depuis toute jeune et le fait que mon parcours soit atypique m’a permis de vivre des expériences enrichissantes.
Raconte-nous ton enfance footballistique à Druelle ?
Je suis issue d’une famille de footeux. Lorsque j’avais 5 ans, mon frère jouait à Druelle et même si je n’avais pas encore l’âge requis pour chausser les crampons, je jouais de mon côté, un ballon au pied suffisait à mon bonheur. L’entraîneur de l’époque Patrick Gayrard a proposé à mes parents de me laisser prendre ma 1ère licence de footballeuse et hop, l’année d’après, j’allais débuter ma 1ère des 4 saisons passées dans ce club fabuleux où l’on formait une sacrée équipe, encadrée notamment par Francis Bonnet.
Puis tu signes une première fois au RAF (Rodez Aveyron Football). Des souvenirs de cette expérience ?
J’ai ensuite rejoint le RAF pour évoluer à un niveau plus élevé, où là-aussi, j’ai vécu 8 belles années, 5 avec les garçons et 3 avec les filles. Je garde un excellent souvenir de mes années en mixité, mes coéquipiers et mes entraîneurs ont toujours joué des rôles de protecteurs envers moi, et je garde encore d’excellents contacts avec beaucoup d’entre eux et même parmi nos adversaires de l’époque ! Avec les filles, nous avons vécu la montée en D3 puis celle en D2, c’était exceptionnel, on évoluait avec un groupe de copines qui réalisait des exploits à chaque week-end et de saison en saison, on a réussi de très belles performances, ce qui représentait les prémices de ce que le club est capable de faire aujourd’hui encore.
Clairefontaine a représenté le tournant de ma « carrière »
Puis tu intègres le centre de formation de Clairefontaine ?
Clairefontaine a représenté le tournant de ma « carrière », puisque cette opportunité m’a permis d’évoluer dans un milieu largement propice à la progression nécessaire pour intégrer les équipes de France Jeunes. Angélique Roujas fut mon entraîneur et mentor pendant 3 ans, c’est une formatrice hors pair qui a joué un rôle prépondérant dans mon évolution sur les terrains. J’ai dû endurcir mon jeu pour faire face à des joueuses avec un gabarit bien plus imposant que le mien, j’ai appris à me servir de mon pied gauche (ce ne fut pas de tout repos !), le placement tactique, la maîtrise technique, la culture de la gagne… Elle nous a transmis tout ce dont nous avions besoin pour intégrer la D1.
Est-ce difficile de gérer la vie en semaine à Clairefontaire puis la vie du week-end à Rodez ?
J’ai pour habitude de dire que tout est une question d’organisation. Même si l’emploi du temps était bien chargé à cette époque du lycée, nous disposions de temps libres qu’il était nécessaire de mettre à profit si l’on voulait réussir sur les deux tableaux (sportif et scolaire). Quelques mois d’adaptation furent nécessaires au début bien évidemment, mais une fois la machine lancée, tout se passait très bien. Et je garde de très bons souvenirs passés à Clairefontaine, où j’ai rencontré des joueuses qui sont devenues mes amies.
Ensuite tu pars pour Toulouse (2 saisons) et le PSG (1 saison). Ce sont de courtes expériences ?
J’ai quitté le RAF pour rejoindre une équipe qui évoluait en D1 à ma sortie de Clairefontaine. Et ma 1ère année passée à Toulouse fut bonne, puisque nous avions terminé 8ème en championnat, et en même temps, avec l’équipe de France U-19, on avait remporté le Championnat d’Europe en Macédoine en 2010. C’était une belle récompense pour cette génération 91.
La seconde saison a été plus compliquée, puisque je me suis blessée gravement au genou, ce qui m’a éloigné des terrains pendant de longs mois. Le TFC est descendu à la fin de la saison et j’ai choisi de rejoindre le PSG. Le retour de blessure a été difficile puisque j’ai eu peu de temps de jeu au sein de l’équipe 1 et j’ai décidé de partir en Irlande.
Quelle idée de partir en Irlande à Peamount (grand club féminin Irlandais) ?
J’ai choisi ce club car le PSG l’avait rencontré en Ligue des Champions et je savais que dans cette équipe évoluaient de nombreuses joueuses internationales A et U19.
Et puis bien sûr, je souhaitais améliorer mon Anglais pour pouvoir ensuite intégrer le Master de mon choix selon mon projet professionnel. Cette aventure restera inoubliable, j’ai rencontré des personnes venant des 4 coins du Monde au centre-ville de Dublin, serviables, amicales et souriantes, même sous la pluie !
Puis retour en France pour Muret puis Albi puis encore Toulouse. Pourquoi toutes ces aventures, cela fait beaucoup ?
J’ai eu l’opportunité d’intégrer l’Institut d’Administration des Entreprises de Toulouse qui m’a permis de faire mes 2 années de Master dans d’excellentes conditions. C’est la raison pour laquelle je suis allée jouer à Muret. J’avais au préalable pris mes précautions pour m’assurer que j’avais bien l’autorisation de jouer en D1 sans contrat fédéral. Malheureusement, les indications données se sont avérées fausses quelques mois plus tard, ce qui m’a contrainte à quitter le club de Muret (impossibilité de me donner un contrat fédéral). Je devais alors rejoindre un club de D2 et j’ai choisi Albi car je pouvais continuer mon Master tout en étant sur Toulouse et vivre une montée en D1. Toulouse m’a ensuite accueillie et je les remercie sincèrement de m’avoir permis de finir une belle 2ème partie de saison et également de me mettre dans les meilleures conditions pour prétendre à une place aux Universiades.
Quels sont tes qualités et tes défauts ?
Mes qualités, je dirais le mental et l’explosivité. Mes défauts, je suis une grande mauvaise perdante, mais je le vis bien, surtout quand on gagne !
Tu as toujours joué Attaquante ?
Je pense que l’attrait du but, depuis toute petite, doit être un début de réponse.
J’ai toujours joué à des postes à vocation offensive, dans l’axe ou sur les côtés, même si je me sens plus à l’aise en n°10. Maintenant, on m’a aussi appris à défendre, et si les 10 dernières minutes du match je dois les passer à défendre pour aider l’équipe à tenir un bon résultat, je n’hésiterais pas.
Aujourd’hui, tu es de retour au RAF (Rodez Aveyron Football). C’est pour la vie cette fois ?
Ça, je ne sais pas mais ce qui est certain, c’est que depuis que je suis revenue au RAF, je me régale sur le terrain. La saison se passe très bien, nous sommes bien classées et nous prenons énormément de plaisir à jouer toutes ensemble, nous formons un groupe de copines compétitrices. Donc pour le moment, je me concentre sur la saison actuelle en espérant obtenir les meilleurs résultats possibles par le travail.
Quelles sont les ambitions du club et les tiennes pour cette saison ?
Les ambitions de début de saison étaient les mêmes que depuis 5 saisons, à savoir le maintien. Après, à l’image des autres équipes du milieu de tableau, nous avons toutes le même souhait, mais il y aura bien un 5ème et un 12ème, donc l’objectif, c’est de finir le plus haut possible avec mes coéquipières.
Personnellement, je recherche toujours la progression et je donne le maximum pour réaliser de bonnes prestations.
Et l’équipe de France Féminine A, tu y crois ?
Toute joueuse compétitrice, avec de l’ambition y croit. Je travaille chaque jour pour m’améliorer et réaliser de bonnes performances avec mon club. Après, comme on dit : « Tout est possible à qui ose, travaille et n’abandonne jamais »…
Que fais-tu dans la vie en dehors du foot ?
J’ai obtenu mon Master Ingénierie et Management des Organisations Sportives en Septembre dernier. Et désormais, je travaille pour le club de Rodez dans la communication et la commercialisation. Avec nos moyens, j’essaye de faire au mieux pour aider ce club et notamment l’équipe féminine à gagner en reconnaissance car ce qu’elle fait depuis 6 saisons maintenant est extraordinaire à mes yeux. Sinon, je profite de mon temps libre pour partager des moments en famille et avec mes amis.
Quel est ton plus grand souvenir de foot ?
Les titres et les trophées sont les souvenirs les plus forts et les meilleurs, parce que ce sont des aboutissements, depuis mon plus jeune âge déjà avec Druelle et Rodez. Puis, que ce soit avec l’équipe de France U19 en 2010 (clin d’œil à Jean-Michel DEGRANGE et Lydie CHARRIER), ou avec les Universitaires de Paul Sabatier avec nos titres de Championnes de France et d’Europe (clin d’œil à Sylvain BLAISE) et le dernier en date cet été avec l’Equipe de France Universitaire qui fut une aventure sportive et humaine inoubliable au sein d’un groupe extraordinaire. Ce sont des moments que j’évoquerai toujours avec autant de plaisir !
Je garde également en mémoire notre demi-finale en Norvège lors de la Nordic Cup en U-16 où nous nous étions qualifiées pour la finale en battant l’Allemagne 3 à 2 dans un match à sensations, représentatif de notre génération 91 !
En dehors du terrain, je dirais qu’être présente dans le Stade en Allemagne lors du quart de finale de Coupe du Monde Féminine entre la France et l’Angleterre en 2011 était palpitant pour un spectateur en termes de rebondissements. On était au cœur de l’action et la victoire aux tirs au but a été le point d’orgue de la soirée.
As-tu une exclu pour moi ?
Si vous venez à Rodez, il ne faut pas repartir sans avoir visiter le Musée Soulages et le Bowling du Rouergue, c’est la base !
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