Sébastien Roudet (Valenciennes), Interview d’un footballeur expérimenté et exemplaire.

 

Sébastien Roudet (36 ans), footballeur expérimenté et exemplaire durant toute sa carrière, de ses débuts à Châteauroux en passant par Nice, Lens, Sochaux et Valenciennes, nous raconte sa riche carrière. La preuve qu’on peut venir du petit département de la Creuse et réussir dans le football.

 

 

 

Qui es-tu Sébastien Roudet ?

Je suis footballeur professionnel français. Je suis né à Montluçon dans l’Allier mais je suis originaire d’Aubusson dans la Creuse.

Raconte-nous ta jeunesse footballistique dans la Creuse, à Aubusson ?

J’ai commencé à jouer au foot à Aubusson à l’âge de 5 ans, j’assistais souvent au match de mon père les week-ends. Je jouais énormément avec mes copains dans mon quartier à Chabassière. C’était mon sport favori.

Aubusson, c’est surtout connu pour ses célèbres tapisseries ?

En effet, Aubusson est mondialement connu grâce à ses tapisseries et est même reconnu par l’UNESCO, donc de quoi être fier de ses racines, c’est certain…

Tu choisis ensuite de rejoindre le plus grand club du département, l’ES Guéret. As-tu beaucoup progressé dans cette étape ?

Je rejoins l’ES Guéretoise à 12 ans, l’entraîneur de l’époque était Dominique Merot. Je suis resté 2 saisons où j’ai évolué au niveau régional. C’est la raison de ma venue à Guéret.

Pourquoi choisis-tu la Berrichonne de Châteauroux pour ta formation de footballeur professionnel ?

Je choisis la Berrichonne de Châteauroux car c’est le club le plus proche de chez moi mais aussi car son centre de formation est prometteur et reconnu.

Raconte-nous la vie dans un sport-étude ?

J’arrive en sport-études à Romain Rolland à l’âge de 15 ans. C’est la première fois que je quitte le cocon familial donc c’est un gros changement surtout à cet âge-là. Je suis un peu déboussolé au départ mais rapidement je me sens bien car je suis entouré de bons copains. Je m’entraîne trois fois par semaine en alternance avec les cours car je suis en 3ème.

Tu y rencontres des joueurs comme Florent Malouda ou Stéphane Dalmat. Tu imaginais qu’ils allaient aller aussi haut ?

Je rentre au centre de formation l’année suivante à 16 ans et je côtoie des joueurs plus âgés dont Florent Malouda ainsi que Stéphane Dalmat. Les accélérations de Stéph étaient impressionnantes, il était capable de traverser tout le terrain en accélérant et dribblant plusieurs joueurs, c’était un plaisir de le voir jouer avec l’équipe première. Flo lui était attaquant, pur gaucher, puissant et bon dribbleur. Un style différent de Steph mais tous deux avaient des qualités supérieurs aux autres. On voyait bien que ces deux joueurs avaient toutes les qualités pour faire de grandes carrières !

Tu as connu un autre jeune Creusois durant ta formation, Mickaël Vilatte. Cela t’a aidé ?

Oui, j’avais déjà entendu parler des exploits de Mika lorsqu’il jouait en Creuse et le fait d’avoir un autre creusois à mes côtés était forcément rassurant. On se sent moins seul !

Et vous avez ensuite joué ensemble en Ligue 2. Une fierté pour vous de représenter le petit département de la Creuse ?

On a réussi à jouer ensemble avec les pros en Ligue 2 et c’est une grande fierté d’avoir pu représenter les Creusois. Je dirais même que c’est la cerise sur le gâteau car un creusois c’est inespéré alors deux, je vous raconte pas…

Tu as presque tout connu avec Châteauroux, la formation, la Ligue 2, la finale de la coupe de France. Il ne manquait que la Ligue 1 ? (Raconte nous un peu toutes ces années)

C’est Joël Bats qui me donne ma chance à 17 ans et demi avec les pros. J’ai connu de très belles saisons sportivement et humainement. Il y a bien-sûr l’épopée en coupe de France qui restera un de mes meilleurs souvenirs sportifs. J’aurai bien aimé découvrir la Ligue 1 avec mon club formateur, c’est le seul regret que j’ai.

Après 9 ans dans l’Indre, tu rejoins ensuite Nice en Juin 2004. Pourquoi ce club alors que tu avais plusieurs propositions ?

Malgré de nombreuses sollicitations, je choisis l’OGC Nice car c’est le club où j’ai le plus de chance de jouer mais aussi car j’adore l’ambiance des supporters au stade du Ray.

Puis après deux saisons dans le Sud, c’est le début de l’aventure avec Valenciennes. Pas trop dur l’intégration dans le Nord ? 

Après deux saisons à Nice, j’arrive dans le Nord, à Valenciennes. Je me suis très rapidement senti à l’aise grâce dans un premier temps à mes coéquipiers mais aussi à la mentalité du Nord qui m’a beaucoup plu et qui me plait encore aujourd’hui d’ailleurs. Je pense que ça n’a pas été trop mal pris par les supporters des deux clubs.

Passer ensuite de Valenciennes à “l’ennemi” Lensois, comment cela a été accueilli dans les deux clubs ?

Au départ je souhaitais rester en Ligue 1 après mon passage à VA mais sincèrement dès que j’ai appris que le RC Lens s’intéressait à moi, même en Ligue 2, quand on est joueur de foot, ça ne se refuse pas enfin pour moi c’est le cas ! Je retrouvais la Ligue 2 mais pas dans n’importe quel club. L’objectif était de remonter et c’est ce que nous avons réalisés.

Champion de Ligue 2 (dès la première saison), c’est comment à vivre ?

Devenir champion de Ligue 2 avec Lens c’est magique car il y a une telle ferveur autour de ce club que je n’ai jamais connu cela ailleurs. C’était fabuleux de pouvoir rendre tous ces supporters heureux.

Trois ans à Lens dans un des temples de football. C’est comment ce club de l’intérieur ? 

J’ai passé les 3 meilleures saisons footballistiquement parlant de ma carrière au RC Lens. C’est un club qui est très populaire en France, ça respire le foot ! Il y a de superbes installations au centre d’entraînement et puis le stade Bollaert est une merveille. Sincèrement, je suis fier d’avoir pu jouer pour ce club durant ma carrière.

As-tu vu meilleure ambiance qu’à Bollaert dans ta carrière ?

Il y a quelques stades qui rivalisent en France avec l’ambiance de Bollaert, je pense au Parc des Princes, au Vélodrome et à Geoffroy Guichard mais je peux vous dire que lorsque vous entendez chanter les Corons par les supporters, ça vous donne la chair de poule.

Tu pars ensuite à Sochaux. Parle-nous de ces trois saisons où tu vas même découvrir l’Europe ?

Je débarque à Sochaux car c’est aussi un club historique en France, réputé pour la qualité de son centre de formation et qui joue les barrages de la Ligue Europa. Je voulais découvrir cette coupe d’Europe mais malheureusement on se fait éliminer par Kharkov, un club ukrainien. Mes premiers mois sont difficiles car le temps de faire la transition entre Lens et Sochaux, cela n’est pas simple et ça été long. On se maintient difficilement les deux premières saisons et puis la dernière nous descendons en Ligue 2 sur le dernier match de la saison face à Evian en ayant fait une remontée incroyable. Je garde de bons souvenirs de mon passage Sochalien car c’est un bon club familial.

En 2014, tu reviens à ta première maison, la Berrichonne. Pourquoi et avec quel objectif ? 

Je reviens dans mon club formateur en 2014 pour boucler la boucle comme on dit. J’avais prévu de terminer ma carrière là-bas. J’avais l’ambition d’aider le club et de faire de belles saisons mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Je me suis blessé en grande partie à cause de la pelouse synthétique et je n’avais vraiment pas les mêmes sensations que sur une pelouse naturelle. Nous sommes descendus à l’issue de la saison en National et je ne voulais pas finir ma carrière comme ça donc j’ai décidé de quitter le club. Cela a été un déchirement car la Berri compte beaucoup pour moi mais dans la vie, il faut faire des choix !

Et en 2015, tu reviens dans ta seconde maison, Valenciennes. Entre les deux ton cœur balance ?

En 2015, je reviens à Valenciennes. Je ne sais pas si c’est ma seconde maison mais il est vrai que ce club m’a marqué lors de mon premier passage. Je me sens très bien dans ce club, toutes les conditions sont réunies pour bien terminer sa carrière. Je dirais que “la Berri” est plus mon club de cœur car c’est le club qui m’a permis de faire carrière et que c’est une région que j’apprécie.

A 36 ans et plus de 500 matchs en Ligue 1 et Ligue 2, qu’est ce qui te fais encore courir ?

Ce qui me fait encore courir, c’est simplement la passion pour ce sport. J’ai la chance également d’avoir de bonnes capacités athlétiques et que cela perdure encore malgré mon âge avancé pour le football. ’ai une bonne hygiène de vie aussi et ça compte beaucoup pour durer.

Le VAFC stagne un peu depuis plusieurs saisons. Le retour en Ligue 1 c’est pour quand ?

Le retour en Ligue 1 serait le bienvenu et le plutôt possible forcément. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain, c’est un travail de longue haleine. Le club mérite de retrouver l’élite car c’est une région de football et je serais heureux qu’il y parvienne.

Etre gaucher, c’est une chance ou une difficulté pour s’imposer ?

C’est une qualité d’être gaucher car il y en a moins que les droitiers donc plus de possibilité pour pouvoir jouer. Malgré tout cela dépend aussi des préférences de chaque entraîneur..

Comment imagines-tu ton après-carrière ?

Je l’imagine proche de ma famille, je souhaite vivre dans le Berry après ma carrière pour profiter de ma famille et de mes amis. Concernant mes projets, j’ai quelques idées mais rien de fixe, si je reste dans le football ce sera uniquement à des postes qui m’intéressent comme directeur sportif ou même gérer un club. Devenir président d’un club, pourquoi pas ! Si c’est en dehors du foot, tout dépendra des opportunités que j’aurais, je serais à l’écoute.

As-tu des regrets sur ta carrière ?

Concernant les regrets peut-être qu’au début de ma carrière, j’aurais dû partir plutôt de “la Berri” car j’avais de grands clubs français qui me voulaient mais j’ai préféré m’aguerrir en Ligue 2. Cela ne veut pas dire que j’aurais fait mieux que la carrière que j’ai eu. On ne saura jamais.

Si je te dis éducateur, tu penses à qui ?

Pour les éducateurs, il y en a plusieurs qui ont compté pour moi de mes débuts jusqu’en pro. Je vais les nommer car ils le méritent tous. A Aubusson, je pense à Olivier Popineau, Jean Marc Semonsut, René Kebli et Alain Chevalier.
A Guéret, Dominique Merot à qui je suis très reconnaissant car c’est lui qui a fait la démarche pour que je fasse les tests pour le sport-études de Châteauroux.
A “la Berri”, il y a Dominique Bougras, Jean Luc Aubard, Patrick Tourte mais surtout Roger Fleuri, mon formateur au centre de formation qui m’a beaucoup aidé et conseillé pour devenir footballeur professionnel. Je lui en suis très reconnaissant.

Quel est le plus grand joueur avec qui tu as joué et que tu es affronté ?

J’ai joué avec Hugo Lloris à Nice et Raphaël Varane à Lens. Pour les adversaires, j’ai rencontré Ronaldinho et Ibrahimovic. Pas mal !

Que penses-tu des jeunes d’aujourd’hui ? Ils ne cirent plus les chaussures des anciens comme vous le faisiez avant ?

Non, ils ne cirent plus les chaussures des anciens. Cette période-là est révolue. Par contre, ils portent toujours les buts, cela n’a pas changé (rire). Ce n’est plus la même génération et ils ne perçoivent pas le football de la même manière que nous mais il ne faut pas leur en vouloir car le football a évolué. C’est la génération réseaux sociaux, il n’y avait pas tout cela quand j’ai commencé. Il faut faire avec, même si je ne suis pas forcément en phase avec ça.

Quel est ton plus grand souvenir de foot ?

Mon plus grand souvenir, il y en a plusieurs : le titre de champion d’Europe avec l’équipe de France -18 ans, les 2 finales en coupe de France et coupe de la Ligue et la montée avec le RC Lens.

 

 

Pour définitivement bien te connaitre, “l’interview en un mot” : 

Ton artiste : Roger Federer
Ton film culte : La ligne verte avec Tom Hanks 
Ta chanteuse : Shakira
Ton appli mobile : LinkedIn 
Ta série TV : Game of Thrones
Ton acteur(rice) : Monica Bellucci et Denzel Washington
Ton chanteur : Stromae
Ton look de tous les jours : Jean ,polo , baskets
Ton style vestimentaire pour les sorties : chemise obligatoire
Dans ton dressing : Il y a de tout
Ta couleur préférée : Vert de l’espoir
Foot manager ou FIFA : Foot manager

 

 

 

 

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