Samuel MICHEL, entraîneur adjoint du CS Sedan Ardennes et ancien joueur professionnel. Interview.

L’entraîneur adjoint est un maillon essentiel du secteur technique d’un club. Pour mettre en avant cette fonction, nous avons rencontré Samuel MICHEL, ancien joueur professionnel devenu entraîneur adjoint au C.S. Sedan Ardennes.

 

 

Qui es-tu Samuel Michel ?

Je suis né le 11/02/1971 à Amiens j’ai été footballeur professionnel pendant 15 ans (Red Star, Rennes, Caen, Sochaux, Guingamp, Niort). J’ai eu la chance pendant ma carrière de réussir 2 montées en ligue 1 et de finir meilleur buteur de ligue 2 deux fois. J’ai passé ma jeunesse et mes premières foulées sur le terrain de Garges-lès-Gonesse pour ensuite intégrer le centre du Red Star. J’ai un bac G3 et à la fin de ma carrière de joueur, j’ai passé un D.U. et un Master 2 en marketing et management à la faculté de Rouen que j’ai obtenu. En parallèle, j’ai passé mes diplômes d’entraineur pour aujourd’hui avoir mon DEF complet pour passer le DEPF plus tard.

Après une belle carrière de joueur pro, pourquoi devenir entraineur ?

La flamme, la passion du foot et de pouvoir à travers cette orientation faire profiter les jeunes et moins jeunes de mon vécu, mon expérience et de voir à travers mes convictions et mes sensations jusqu’où on peut emmener un groupe et jusqu’où on peut le faire progresser, c’est mon côté bâtisseur ! 

Le rôle de entrainement adjoint a beaucoup changé. Vous n’êtes plus seulement des porteurs d’eau ?

Je pense que le rôle à beaucoup changé, aujourd’hui l’entraîneur adjoint n’est plus : “celui qui met les coupelles sur le terrain”. Il a un rôle de conseiller, de confident. Il aide l’entraîneur à remplir au mieux sa mission.

Quel est le rôle d’un entraineur adjoint ?

L’entraineur adjoint aide à la conception des séances, il est aussi le relais entre les joueurs et l’entraineur. Il transmet le message de l’entraineur aux joueurs si cela est nécessaire. Il peut aussi faire les montages vidéo de l’adversaire, son rôle est riche et varié.

On se souvient du rôle de Roger Lemerre (adjoint d’Aimé Jacquet) pour la coupe du monde 98, votre rôle est-il également important en dehors du terrain ?

Il est essentiel, il permet la bonne compréhension des consignes, il est le lien entre toutes les parties

L’adjoint c’est un peu le complice de l’entraineur et le “tonton” des joueurs ?

C’est le complément idéal de l’entraineur, cependant il y a différentes formes d’entraineur adjoint selon ce que souhaite le principal. Soit ce dernier délègue les séances à l’adjoint, soit il est interventionniste et conduit la séance, dès lors l’adjoint en retrait fait un retour sur la séance après l’entrainement.

Quel regard portes-tu sur l’évolution du football ?

Le football en lui-même n’a pas beaucoup évolué, certes le jeu est plus rapide mais la grande différence c’est l’environnement (média, agent, joueurs, argent) qui est à la base de l’évolution de notre sport. Les mentalités aussi ont évolué.

C’était mieux avant ?

On ne peut pas dire que c’était mieux avant .Les joueurs faisaient les mêmes bêtises mais elles étaient moins médiatisées. Alors, peut-être pouvons-nous nous poser la question de savoir si l’implication des acteurs est bonne. Aiment-ils le foot comme passion ou sont-ils seulement obnubilé par le moyen de la promotion sociale liée au foot (argent, reconnaissance, peoplelisation..)

Quel avenir pour le foot français (Ligue 1, Ligue 2) et pour l’équipe de France ?

L’avenir du foot français me parait compliqué. En effet, au-delà des mentalités qui changent, on peut s’inquiéter de la santé financière de notre passion. Je ne suis pas sûr que les choses vont aller en s’améliorant tant les difficultés économiques sont présentes, essentiellement dues à la crise et à la surenchère des clubs pour obtenir des joueurs avec des joueurs moyens surcotés et payés plus que leur valeur réelle. On paye aujourd’hui les erreurs d’hier.

Les mentalités des jeunes footballeurs ont beaucoup changé. Christophe. Dugarry a même dit récemment que les jeunes professionnels n’aiment plus leur sport. Qu’en penses-tu ?

On ne peut pas faire de certains cas une généralité, mais je suis d’accord avec C. Dugarry pour dire que les jeunes d’aujourd’hui sont différents et que leurs motivations sont aussi différentes par rapport aux anciennes générations. Une meilleure éducation des joueurs dans les centres de formation me parait être la politique sportive future des clubs, nécessaire pour enrayer cette dérive.

Personnellement, serais-tu tenté par un poste d’entraineur principal ? Une expérience à l’étranger ?

Je suis évidemment tenté par une future promotion m’amenant à un poste d’entraineur principal en France ou à l’étranger. Cela fait maintenant 7 ans que je suis adjoint et j’ai emmagasiné énormément d’expérience au contact d’entraineurs chevronnés.

Et au foot d’en bas, le foot amateur tu le suis ?

C’est essentiel pour moi que de suivre le foot amateur, il ne faut pas oublier que nous venons tous du foot amateur et de la banlieue parisienne pour ma part et j’ai toujours eu comme devise “ne jamais oublier d’où l’on vient”. Ça permet des fois de relativiser sa condition et surtout de me donner la force chaque jour de donner le meilleur de moi-même.

Quel est ton plus grand souvenir de foot ?

J’ai plein de souvenirs et de superbes moments de foot mais ma fierté et mon plus beau moment de foot c’est que cela fait bientôt 24 ans que je vis de ma passion alors que demander de plus !

 

 

 

 

 

Rappel d’une interview réalisée le 09 Mars 2013.

 

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