Sarah Boudaoud, formée à l’OL et joueuse au FF Issy

Avec la rubrique Plein d’espoirs, retrouvez de jeunes footballeurs et footballeuses en devenir. À Lyon, il y a l’équipe masculine, l’équipe féminine mais aussi un grand vivier de jeunes talents à la formation. Rencontre avec Sarah Boudaoud, bientôt 18 ans, jeune latéral droit des U19 de l’OL, en partance pour la région parisienne pour poursuivre ses études et pour continuer de progresser au FF Issy, promu en D1 Féminine.

1ère partie :

Qui es-tu Sarah Boudaoud ?

J’aurai 18 ans en septembre, je suis originaire de Lyon et j’ai commencé le foot à l’âge de 9 ans à l’ASPTT Bron avec une équipe de benjamin garçon. L’année suivante j’ai été recrutée à l’OL Féminin où j’évolue encore aujourd’hui en U19 national. Je suis aussi rentré au Pôle Espoir de Vaulx en Vélin, entraîné par Cécile Locatelli, après ma blessure au genou gauche (rupture LCA). J’ai eu des sélections en équipe de France U17 où nous avons notamment disputé le tour Élite à Lyon et avons été éliminés au goal-avérage par l’Espagne à un but. J’ai aussi fait des regroupements cette année en équipe de France U19 mais cela n’a malheureusement pas aboutie à une sélection.
  
Aujourd’hui, le foot pour une fille c’est normal mais pourquoi le foot plutôt que le basket, le hand, le rugby, l’athlétisme ou un autre sport ?

C’est venu jeune cette passion, j’aimais jouer pendant les récrées dès la primaire avec les garçons. J’ai toujours adoré le sport et celui-là m’a convenu idéalement puisque lors de ma première année de pratique j’étais également inscrite à un club d’athlétisme et de natation, et l’année suivante lorsque j’ai dû choisir, il me semblait déjà évident que le football m’était indispensable.

À tes débuts, tu rêvais déjà de l’équipe de France ?

A vrai dire, je n’y pensais pas vraiment, je rêvais de jouer dans un stade devant un public comme les professionnels garçons. Je m’imaginais pratiquer plus grande mais pas en équipe nationale, j’avais une idée très vague de ce à quoi cela correspondait.

Mis à part footballeuse professionnelle, que souhaites- tu faire dans la vie ?

Je me pose encore la question. J’aimerais être avocate et suivre des études supérieures mais je ne suis pas vraiment encore fixée.
 
Quelles études fais-tu ?

Je viens d’avoir mon Bac S et je vais faire Science Po en région Parisienne. C’est pourquoi, je quitte l’OL pour le club du FF Issy.
 
Mener étude et sport de haut niveau en parallèle, c’est difficile. Comment t’y prépares-tu ?

Comme je l’ai dit, je suis au pôle espoir et cela m’a énormément aidé car tout y est mis en œuvre pour qu’on puisse s’organiser de la meilleure des manières pour coupler les entraînements, les cours et les études. J’avais des études surveillées entre 20h et 21h30 le lundi, mardi et jeudi et une étude d’1h30 le mercredi avant l’entrainement de 15h.

Sur le terrain, latéral c’est vraiment ton poste ?

Oui. J’ai évolué en U15, avant ma blessure au genou, au poste de milieu défensif puis j’ai repris au poste de latéral droit, un poste qui me convient bien puisque j’ai un rôle important à jouer défensivement mais que je peux et dois également apporter offensivement.

As-tu l’occasion de côtoyer les pros à l’entrainement ou en dehors ?

Oui, j’ai repris la préparation physique l’été dernier avec le groupe de Patrice Lair comme quelques autres U19 et j’ai pu donc m’entraîner avec les pros et goûter au haut niveau.
 
Que te manque-t-il pour intégrer le groupe pro ?

Je pense que je dois encore progresser techniquement mais surtout dans la prise d’informations sur le terrain. En gagnant ces automatismes je gagnerai du temps et je pourrais être plus efficace.

On dit que les jeunes d’aujourd’hui sont plus difficiles à gérer. C’est vrai ?

Pas plus qu’avant. Je pense que c’est différent puisque les mentalités ont évolué et qu’il est beaucoup plus accessible aujourd’hui à une fille de faire du foot. Avec un plus large choix, la compétition devient forcément plus rude mais c’est aussi ce qui fait progresser.
 

Est-ce important pour une fille de rester “glamour” sur un terrain ?

Quand on est sur le terrain on ne fait pas attention à notre apparence, on est là pour jouer le reste importe peu; on reste néanmoins des filles et donc on a forcément chacune nos exigences vis à vis de nous-même.
 
Quel message aurais-tu envie de faire passer aux personnes septiques sur le foot féminin ?

Je pense que ces personnes ne s’y sont pas intéressées assez sinon elles auraient sûrement changé de point de vu. Regarder un match de football féminin reste différent d’un match de football masculin puisque nous n’avons évidemment pas les même caractéristiques physiques que les hommes ce qui nous a donc permis d’être plus performante sur d’autres aspects, de devoir réfléchir à chaque geste pour qu’ils soient les meilleures dans la situation présente.

Comment vois-tu le foot féminin dans l’avenir, sur et en dehors du terrain ?

Je le vois continuer à évoluer avec une bonne image, et j’imagine et espère qu’encore beaucoup de gens s’y intéresseront et lui permettrons de prendre une plus grande ampleur médiatique.

Ta génération devra faire beaucoup pour la réussite du foot féminin. En as-tu conscience ?

Oui bien sûr, les joueuses professionnelles d’aujourd’hui on fait un très gros travail en enclenchant la médiatisation du football féminin depuis quelques années mais cette médiatisation peut se réduire si les résultats ne conviennent plus et c’est donc aux générations qui arrivent de continuer à attiser cet attachement pour le public en produisant toujours du jeu de qualité.
 
Quel est ton plus grand souvenir de foot ?

Aujourd’hui, c’est le titre de championne de France U19 que nous venons de gagner avec l’OL, qui s’est suivi de la victoire en Coupe de France de l’équipe Pro au Mans dans la même soirée et qui resteront des moments exceptionnels.

Merci Sarah et à bientôt pour la seconde partie.

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