Julien Outrebon : "Luzenac reste une plaie ouverte ! On nous a refusé ce qu’on avait obtenu sur le terrain !"

Joueur talentueux, expérimenté et passionné par le football, Julien Outrebon, leader de la défense de Fréjus Saint-Raphaël (National) se livre sans concession. Passionnant !

Qui es-tu Julien Outrebon ?

J’ai 32 ans, je suis marié et j’ai 3 enfants.

Épernay est une terre de Champagne, pas de Football ?

Oui c’est vrai mais dans la région champagne, il y a 2 clubs en Ligue 1 !

Peux-tu nous raconter ta jeunesse “footballistique” ?

J’ai été formé à l’Amiens SC où j’y ai fait toutes mes classes de la catégorie poussin à professionnel.

Le SC Amiens t’a tout appris ?

J’ai appris techniquement et tactiquement les bases du football là-bas mais on continue de progresser sur bien des choses tout au long de sa carrière.

Tes relations avec Denis Troch t’ont elles aider ?

Non, j’ai signé pro grâce à lui mais il n’a jamais interféré au niveau de mes signatures dans les clubs où je suis passé. Par contre, il m’a aidé à progresser dans mon jeu et également sur le plan mental.

En veux-tu à Alex Dupont de t’avoir mis de côté à Amiens alors que tes débuts étaient très prometteurs ?

Non, j’aurais juste aimé qu’on me fasse jouer au poste où je m’étais épanoui lors de mon prêt (latéral droit). Ça n’a jamais été le cas, j’ai donc préféré partir pour jouer.

Pourtant partout où tu es passé, tu as été un leader ?

Je ne sais pas si j’étais un leader, mais j’ai toujours beaucoup joué. Je déteste rater un match !

Tu es même “une star” du National avec bientôt 300 matchs à ce niveau ?

Lol, c’est gentil, j’ai juste pas mal d’expérience à ce niveau. J’espère atteindre ce chiffre en tout cas.

As-tu toujours joué en défense ?

Jeune, je jouais attaquant ou milieu offensif. J’ai commencé à jouer défenseur à 16 ans. Et en pro, j’ai évolué milieu de terrain de temps en temps.

Aujourd’hui, tu es à Fréjus-Saint Raphaël. Pourquoi ce club et quelles sont les ambitions pour cette saison ?

Ce club a toujours joué les premiers rôles, c’est un beau challenge. Les ambitions sont d’être le plus haut possible et de se mêler à la course à la montée.

Que retiens-tu de chaque club où tu es passé (Amiens, Cherbourg, Sannois Saint Gratien, Créteil, Strasbourg, Troyes, Luzenac) ?

J’ai appris dans chaque club où je suis passé et côtoyer de belles personnes.

Tu n’as jamais eu envie de rester plus longtemps dans un club ?

Si j’aurai aimé mais je n’ai pas toujours eu de chance. Dépôt de bilan à Strasbourg et la non-montée avec Luzenac où j’avais résigné 3 ans. C’est la vie, l’important c’est de savoir rebondir.

L’étranger ne t’attire pas ?

Bien sûr que si mais j’ai un profil atypique pour un défenseur central et cela n’a jamais fonctionné.

A 32 ans, penses-tu à ta reconversion ?

Évidemment, j’ai obtenu mon DEF, l’équivalent maintenant du DES. Je peux entraîner en national. Je me suis formé en préparation mentale, coaching et management. Et d’ici peu, je vais faire une formation pour être coach sportif.

“Luzenac reste une plaie ouverte ! On nous a refusé ce qu’on avait obtenu sur le terrain. Ce fut très dur !”

L’aventure Luzenac, tu y penses encore ?

Oh que oui, ça reste une plaie ouverte ! On nous a refusé ce qu’on avait obtenu sur le terrain. Ce fut très dur !
Te reste-t-il des “séquelles” de cet épisode ?

J’y pense, mais j’ai retrouvé un club où je prends du plaisir. Il faut passer à autre chose mais je l’ai quoiqu’il arrive dans un coin de ma tête.

Que ressent-on quand on est footballeur au chômage ?

Pour ma part, j’ai été au chômage parce que la Ligue n’a pas voulu de mon club en Ligue 2. C’est très frustrant et difficile à vivre. Il faut s’entraîner seul et faire face. Heureusement, j’ai une femme extraordinaire et des enfants magnifiques qui m’ont soutenu et permis de repartir de l’avant.

Tu serais prêt à revenir dans ce club en fin de carrière ou après pour les aider ?

Oui j’en ai envie, j’ai déjà abordé le sujet avec le coach de Luzenac.

Que penses-tu des jeunes footballeurs Français ?
On a l’une des plus belles formations. Nos joueurs et nos coachs sont reconnus pour la formation. Nos jeunes sont aussi forts techniquement que physiquement. Ce qui me gêne un peu c’est l’état d’esprit, c’est différent de ma génération et celles d’avant.

En connais-tu des futurs grands en National ?

Comme ça de tête non, mais il y a vraiment de très bons joueurs en National. De plus en plus de joueurs viennent de ce championnat. C’est formateur.

Quel joueur t’a marqué durant ta carrière ?

Stéphane Pichot avec qui j’ai évolué à Strasbourg qui plus est, est un ami. Grand pro, très dur défensivement, leader naturel. Benjamin Nivet à Troyes, le mec… il sait tout faire. Il sent le jeu et il dure encore au haut niveau. Également, un super mec.
Champion d’Europe avec l’équipe de France Militaire. Raconte-nous cette aventure ?

Une belle aventure. Un groupe super, très accueillant très chaleureux. Après l’affaire Luzenac, Didier Neumann de l’UNFP me contacte et me fait part de cette expérience. J’y ai réfléchi un peu, et je n’y ai vu que du positif. Je ne me suis pas trompé et je recommence quand ils veulent !

Quels sont tes qualités et tes défauts ?

Je suis bon public dans un vestiaire, j’aime écouter les autres. Je suis quelqu’un de gentil dans le fond et la forme. Je suis renfermé et pas très démonstratif.

Que fais-tu dans la vie en dehors du foot ?

Je me forme pour l’après football. Je m’occupe de mes 3 enfants. J’aime regarder des films et être au calme. J’aime également passer du temps avec ma femme.

Comment sont organisées tes journées ?

J’emmène avec ma femme les enfants à l’école, ensuite entraînement et repas en fa-mille. Repos l’après-midi mais jamais de sieste (juste le jour de match), petite sortie ou film en fonction des besoins.

Quel est ton plus grand souvenir de foot ?

Mes deux montées, celle en Ligue 1 avec Troyes mais la plus marquante reste la montée avec Luzenac. Ce fut beaucoup d’émotions après ma blessure à Troyes.
Un autre très beau moment, lors du dernier match avec Strasbourg à domicile, les joueurs et le staff, nous sommes allés dans le virage où le Kop était installé, c’était magnifique.
En dehors du terrain, je dirais la victoire de la France au mondial 98.

Merci Julien et bonne saison à Fréjus Saint-Raphaël

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